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Ford Genk : les ouvriers en colère bloquent des pièces détachées cruciales

Une centaine de personnes se trouvaient devant l’entrée de l’usine Ford de Genk jeudi matin. Une deuxième carcasse de Ford Mondeo, destinée à être brûlée pour montrer le mécontentement des travailleurs, a été déposée devant les portes de l’usine tandis que des pièces détachées destinées à d’autres entreprises européennes sont bloquées par les ouvriers en colère.

Les syndicats se sont réunis jeudi avant midi avec deux membres de la direction de Ford Genk. Cette réunion était destinée à dégager un accord concret pour les 200 personnes qui devaient venir travailler ces mercredi, jeudi et vendredi. « Lors de cette réunion, l’émotion était palpable, également du côté de la direction locale. L’incertitude régnait pour ces 200 personnes et celle-ci devait être éliminée. Selon l’accord, les gens seront payés s’ils se manifestent auprès de leur superviseur, soit par téléphone, soit en personne à l’usine », a indiqué jeudi le délégué principal de la CSC, Eddie Martens.

« Les gens seront payés pour les journées de mercredi, jeudi et vendredi s’ils montrent qu’ils sont prêts à travailler. Ces personnes travaillent notamment dans la fabrique de roues, dans les opérations de presse et dans les équipes de maintenance. Je comprends les réactions de colère et la frustration chez les gens d’ici, mais la situation ne doit pas dégénérer. Nous nous réunirons ce soir avec les cinq syndicats pour déterminer la stratégie à suivre pour les jours et semaines à venir », a ajouté M. Martens.

Des pièces de détachées cruciales prises en otage

Une série de pièces détachées cruciales, destinées notamment à des entreprises situées à Saarlouis en Allemagne et à Valence en Espagne, sont bloquées sur le site de Ford Genk. Avant l’annonce de la restructuration, ces pièces étaient en surplus. Une partie d’entre elles a donc pu quitter effectivement l’entreprise, avant que la colère des ouvriers ne s’installe.

Ces pièces détachées, comme des pièces embouties et des moules, constituent une monnaie d’échange dont les travailleurs de Ford Genk pourraient bien se servir. Les pièces avaient déjà été chargées dans des camions, prêts à partir. Si les chargements ne quittent pas Genk, cela pourrait avoir de fâcheuses conséquences pour d’autres usines de Ford, parmi lesquelles celle de Saarlouis, qui se verrait dès lors mise à l’arrêt. Des trains, chargés de voitures finies, sont également bloqués sur le site. Les locomotives ne seraient même plus en état de rouler. C’est ce qu’on a appris jeudi matin, aux portes de l’usine en grève.

L’accès à la piste d’essai de Ford à Lommel bloquée

Par ailleurs, la piste d’essai de Ford Europe à Lommel est inaccessible depuis jeudi matin, 6 heures, pour une durée provisoire de 24 heures, ont annoncé les délégués syndicaux présents devant le site de Ford à Genk. Une soixantaine de personnes bloquent l’accès à cette piste d’essai, où sont normalement prévus des tests pour la nouvelle Mondeo. L’action à Lommel vise à mettre sous pression la direction européenne de Ford.

Environ 400 personnes travaillent sur le site de Lommel. Elles ont arrêté le travail en solidarité avec les travailleurs de Genk. La grève a débuté après le départ de l’équipe de nuit.

Toute au long de la matinée, des ouvriers qui auraient dû travailleur jeudi se rejoignent en petits groupes et évoquent la catastrophe qui les touche. Parmi eux, on retrouve le bourgmestre de Riemst, Mark Vos, qui travaille comme employé au service des livraisons. Pour lui, cette fermeture est une catastrophe pour la région mais aussi pour sa propre commune, où habitent des dizaines de travailleurs de Ford.

Les trois syndicats vont se réunir de leur côté jeudi avant midi. Ils se retrouveront ensuite en soirée afin de coordonner leurs futures actions pour ces prochains jours et semaines.

Avec Belga

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