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Flic flamand et wallon : à chacun ses vilaines manières

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Le policier francophone peu scrupuleux se distingue par un goût pour l’absence irrégulière et des propos déplacés envers un supérieur. L’agent flamand peu réglo se fait remarquer par une apathie au boulot, de faux états de frais et de prestations, un penchant pour le stupéfiant.

Nul n’est parfait. Les agents de police ont eux aussi leurs travers et leurs écarts de conduite. Le fait d’une minorité bien sûr, d’une goutte d’eau dans un océan d’uniformes bleus. Mais qui fait toujours un peu tache dans une profession qui se doit de montrer l’exemple et de faire respecter la loi. 578 sanctions disciplinaires infligées à des agents de police en 2016, 318 prononcées durant les huit premiers mois de 2017 : la répression des transgressions menée par le conseil néerlandophone ou francophone de discipline, révèle que le flic pris en défaut, selon qu’il est francophone ou flamand, a ses vilaines petites manies bien à lui. Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) vient de satisfaire à ce propos la curiosité du député CD&V Franky Demon.

Le flic francophone…

Il se distingue davantage par des absences irrégulières, par des entorses à la procédure en cas d’absence pour motifs de santé qu’il pratique trois fois plus que son collègue néerlandophone, ou encore par un manque de sens des responsabilités. Remettre en retard des documents judiciaires, éconduire un plaignant à l’accueil est plus dans ses manies. Il se permet plus souvent que son alter ego flamand des propos inconvenants envers un supérieur.

Le flic flamand…

Il affectionne deux fois plus que son collègue francophone la rédaction fausse ou trompeuse de rapports administratifs, de documents judiciaires, de feuilles de route ou de prestations et d’états de frais. Il se manifeste plus souvent par une nonchalance, une apathie ou un goût pour le sommeil qui affecte son zèle au travail. Il fait davantage preuve d’un manque de discrétion et de réserve, entre autres sur Facebook. Il dédaigne deux fois moins que son collègue francophone l’usage de stupéfiants et se comporte deux fois plus mal que lui sur les routes, en violation des règles de bonne conduite.

Le mauvais flic, flamand ou wallon, se rejoint sur un point. Il partage dans les mêmes proportions le même penchant pour l’usage illégitime des banques de données policières, la palme du mauvais comportement policier. Et incorrigible avec ça : car la fâcheuse habitude persiste nonobstant, relève le ministre Jambon, les efforts de dissuasion des autorités, les mises en garde et les multiples sanctions infligées en cette matière.

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