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Flandre: la ligne d’aide pour pédophiles prouve son utilité

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Lancée en mai dernier par le gouvernement flamand, la ligne d’aide pour les pédophiles Stop it Now ! semble prouver son utilité. En trois mois et demi, la ligne a été contactée à 127 reprises, un chiffre nettement plus élevé que dans les autres pays qui ont pris la même initiative.

La majorité des personnes qui contactent la ligne d’aide (par téléphone ou par e-mail) sont perturbées par leurs sentiments et leur comportement envers des mineurs. D’autres contactent la ligne d’aide parce qu’elles s’inquiètent du comportement d’un proche.

Interrogée par le quotidien De Standaard, la criminologue Minne De Boeck de l’UFC (Universitair Forensisch Centrum) explique ce qui les pousse à contacter la ligne d’aide baptisée Stop it Now ! « Certaines personnes indiquent qu’elles veulent de l’aide, mais il arrive aussi qu’elles veulent raconter leur histoire ».

Selon la chercheuse, ces personnes souffrent souvent beaucoup, d’autant qu’elles sont souvent seules à porter leur secret. Certaines iraient même jusqu’à penser au suicide. Parfois, il s’agit aussi de personnes qui visionnent des images à caractère pédophile sur la Toile et qui le regrettent. « Quand elles nous contactent, elles réalisent qu’elles ont un problème, qu’elles ont commis un délit et qu’elles doivent éviter de faire pire », affirme la criminologue.

Pour Minne De Boeck, le « succès » de l’initiative est plutôt une bonne nouvelle. « Nous savons qu’environ 1 à 3% des hommes et des femmes en Flandre souffrent de ce problème. S’ils trouvent la voie vers Stop it Now!, c’est bel et bien une bonne nouvelle : au moins ils ont quelqu’un à qui s’adresser. Le soutien, y compris par et pour les proches, est la clé vers la prévention de nouveaux abus », affirme-t-elle.

Une main tendue

Interrogé sous couvert d’anonymat par De Standaard, un utilisateur de la ligne confirme qu’après des années de souffrances engendrées par ses troubles sexuels, c’est la première fois qu’il a trouvé une instance qui ne le juge pas. « Je m’accuse déjà plus qu’il est nécessaire, mais cela ne sert à rien. Par contre, ce qui aide c’est parler de ce dont on ne peut jamais parler sans s’attirer de regards furieux », raconte-t-il.

« J’espère que d’autres personnes qui sont embourbées dans les mêmes sentiments trouvent le courage de téléphoner. C’est libre, c’est sécurisé et par téléphone personne ne peut vous contraindre à quoi que ce soit. L’employé m’a proposé une solution et m’a donné la bonne adresse. C’est une main tendue que je n’ai jamais reçue avant », conclut-il.

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