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Flahaut: « à qui profite le chaos à la Chambre? »

L’ancien président de la Chambre, André Flahaut, aujourd’hui ministre PS de la Fédération Wallonie-Bruxelles, est d’avis qu' »on aurait pu simplement éviter le spectacle lamentable » offert jeudi dans l’hémicycle en respectant la tradition parlementaire. « On ne le fait pas, il faut se demander à qui profite le chaos », s’interroge-t-il.

« Quand j’étais président (sous la législature Di Rupo), j’ai toujours veillé à respecter les droits de l’opposition et le chef de groupe N-VA de l’époque (l’actuel ministre de l’Intérieur, Jan Jambon) l’a salué en fin de législature. Il faut être attentif au temps de parole et aux exigences de la minorité », rappelle-t-il.

Ainsi, « on ne peut pas refuser le droit de l’opposition à demander une suspension de séance, c’est une coutume installée, qui a presque force de loi au parlement », souligne André Flahaut. « Par ailleurs, il faut respecter la conférence des présidents qui travaille par consensus », précise-t-il.

Concernant les incidents de jeudi, le ministre socialiste est d’avis qu’il eut été plus judicieux d’accepter la suspension de séance et de convoquer la conférence des présidents. « Celle-ci aurait probablement constaté qu’il n’y avait pas de consensus, on aurait alors fait se prononcer les parlementaires et l’opposition n’aurait pas pu contester la procédure ».

Le noeud du problème qui a donné lieu à une nouvelle séance explosive jeudi réside dans le choix de la majorité de laisser le soin au ministre Jambon répondre aux questions de l’opposition qui aurait souhaité entendre le Premier ministre. « Si j’avais été confronté à ce problème, j’aurais donné la parole au Premier ministre qui aurait lui-même laissé le soin au ministre de la Sécurité et de l’Intérieur de s’exprimer », dit encore André Flahaut.

Ce dernier estime également d’avis que l’actuel président de la Chambre, Siegfried Bracke (N-VA), commet un « erreur de forme » en quittant son perchoir lors des questions parlementaires. « Il est alors loin de ses services et n’a plus d’autorité sur l’assemblée », fait observer son prédécesseur. « Mais bon, conclut André Flahaut, je ne suis pas là pour conseiller la nouvelle majorité ».

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