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Finalisation de la « Charte pour la Flandre »

Les partis du gouvernement flamand (CD&V, sp.a et N-VA) ont mis la dernière main à leur projet de Charte pour la Flandre, présenté mercredi comme un texte des droits fondamentaux qui caractérisent la société flamande.

Le paysage politique flamand nourrit depuis plusieurs décennies le projet d’une sorte de Constitution flamande. Durant la dernière législature, plusieurs partis avaient déposé une proposition, qui n’avait pu obtenir le consensus.

Le texte présenté mercredi constitue, selon les mots du ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V), une « carte d’identité de la Flandre, de caractère intemporel ». La Charte reprend essentiellement les droits et libertés de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et de la Constitution belge.

« Nous sommes la première entité fédérée en Europe à mettre en oeuvre la Charte européenne », s’est félicité M. Peeters, évoquant un « moment unique ».

Le mot « nation » figure en préambule de la charte, mais le texte ne se veut pas une véritable Constitution ni une déclaration d’indépendance, selon ses rédacteurs.

« Un tel texte fondamental pour une entité fédérée n’est pas exceptionnel. Toutes les entités fédérées allemandes en ont un », a souligné le chef de groupe CD&V au parlement flamand Ludwig Caluwé. Son homologue de la N-VA Kris Van Dijck voit la Charte comme « une déclaration allant à l’encontre de l’image négative que certains ont de la Flandre à l’étranger ».

Le sp.a a mis en avant les aspects sociaux du texte. « Avec lui, la Flandre s’ancre en tant qu’entité sociale », a déclaré le chef de groupe Bart Van Malderen.

Les trois partis de la coalition gouvernementale flamande invitent désormais les formations d’opposition à souscrire au texte, mais ces dernières rechignent parce qu’elles n’ont pas été associées à sa rédaction.

L’Open Vld l’a été tout un temps, mais les libéraux, à leur grand étonnement selon eux, ont dû constater que la majorité présentait au final un texte « unilatéral ». Ils décideront mardi prochain s’ils soutiennent ou non le projet.

Patrick Dupriez ne craint pas la démarche

Le président du parlement wallon, Patrick Dupriez (Ecolo), ne craint pas la démarche initiée en Flandre d’une Charte pour la Flandre. Il n’a pas encore pris connaissance du texte mais, à ses yeux, l’initiative n’a rien de surprenant, quand on pense notamment à la prédominance du courant nationaliste au nord du pays. Il espère toutefois qu’elle n’entravera pas le processus institutionnel en cours.

« Il n’y a pas matière à jouer les offusqués à l’égard de quelque chose qui n’a rien de très surprenant. On peut en même temps affirmer des Régions plus fortes et jouer le jeu d’une Belgique qui fonctionne bien, dans l’intérêt de tous. Ce n’est pas un problème pourvu que l’on s’inscrive dans le cadre d’une Belgique consolidée. D’un point de vue institutionnel, nous sommes dans un processus compliqué et il serait embêtant que l’on vienne l’entraver », a-t-il expliqué dans les couloirs du parlement wallon.

Certains points dans la démarche flamande lui apparaissent d’ailleurs positifs, en particulier l’affirmation de certaines valeurs (liberté, égalité, tolérance, solidarité, etc). « Il n’y a pas lieu de se sentir agressé tout de suite par cette démarche », a-t-il ajouté.

La Wallonie ne s’inscrit pas dans la même dynamique. « Nous ne sommes pas dans la même logique de symbolique identitaire mais dans des projets plus concrets », a souligné M. Dupriez, en évoquant entre autres choses le Plan Marshall.

Sous la législature précédente, à l’initiative de Jean-Claude Van Cauwenberghe (PS) revenu sur les bancs de l’assemblée, un projet de Constitution wallonne avait été déposé au parlement, soutenu par quelques députés socialistes. Celui-ci n’a toutefois pas abouti.

Avec Belga

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