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Fin d’une semaine agitée pour la majorité fédérale

La semaine qui s’achève aura été particulièrement agitée pour la majorité fédérale, sous tension et en proie à des dissensions internes. La collégialité entre partenaires a été mise à rude épreuve, dans un contexte de crispations budgétaires. La mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur le Kazakhgate a révélé l’état de fébrilité qui anime cette majorité.

Mercredi, deux ministres fédéraux ont dû subir les assauts de leurs partenaires de majorité inquiets de voir leurs politiques s’écarter de l’accord de gouvernement. « L’accord de gouvernement n’est pas un chiffon de papier », a lancé Nahima Lanjri (CD&V) au secrétaire d’Etat à l’Asile et aux Migrations Theo Francken (N-VA) en dénonçant une série de « problèmes fondamentaux » dans sa politique. Quelques heures plus tard, N-VA et CD&V pressaient le ministre de la Mobilité François Bellot (MR) d’accélérer la mise en oeuvre de l’accord de gouvernement, laissant entendre qu’à mi-mandat, le bilan était maigre et pointant même dans les annonces du ministre MR un certain nombre d’éléments inacceptables.

La fin de semaine du ministre de la Mobilité n’aura guère été plus encourageante. Face au raidissement bruxellois sur le respect des normes de bruit des avions, la Flandre a activé la procédure en conflit d’intérêts pour forcer l’adoption de la loi aérienne et envoyé ce faisant le dossier au comité de concertation.

La veille déjà, un autre point de l’accord de gouvernement avait été mis à mal lorsque le vice-président de la N-VA Sander Loones avait invité à « tirer la prise » des négociations sur la mise en place d’une taxe Tobin qu’au final seul le CD&V défend encore à ce jour avec enthousiasme. Depuis des mois, la fiscalité est l’enjeu d’oppositions marquées au sein de la majorité, singulièrement entre la N-VA et le CD&V. Elles ne faiblissent pas malgré l’annonce de la reprise en main des réformes fiscales à venir par le premier ministre Charles Michel.

De son côté, le parti du premier ministre se trouve fragilisé par le Kazakhgate alors que plusieurs de ses mandataires ont vu leurs noms cités par la presse dans ce dossier. La commission d’enquête parlementaire censée faire toute la lumière dans ce dossier a raté son installation jeudi soir lors d’une réunion qui a mis au jour l’état de fébrilité d’une partie de la majorité.

Au milieu de ce concert de fausses notes, on apprenait jeudi le départ des deux porte-parole du vice-premier ministre CD&V Kris Peeters, un événement a priori anecdotique qui n’est pourtant pas pour rassurer ceux qui s’interrogent sur l’état de la majorité.

Mardi, la Commission européenne détaillait au parlement le rapport sévère sanctionnant le dernier exercice budgétaire du gouvernement. Au sein de la majorité, certains voient dans le contexte budgétaire le marqueur de la viabilité gouvernementale, évoquant le prochain contrôle de printemps comme un moment important.

De son côté le premier ministre continue de mettre en avant le fruit des réformes engagées. Jeudi à la Chambre comme vendredi durant la conférence de presse qui a suivi le conseil des ministres, il a mis en exergue les 100.000 emplois créés grâce à la politique de son gouvernement.

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