Marie-Christine Marghem, ministre de l'Energie (MR). © BELGA

Feu vert à la prolongation de Doel 1 et Doel 2 jusqu’en 2025

La Chambre a approuvé jeudi soir, majorité contre opposition – à l’exception du VB et du PP qui ont voté pour – le projet de loi qui ouvre la voie à la prolongation pour dix ans des réacteurs nucléaires de Doel 1 et Doel 2 qui étaient censés cesser leur activité cette année.

84 ont voté pour et 51 ont voté contre.

Outre ce texte visant à assurer la sécurité d’approvisionnement du pays, la Chambre a également adopté, selon un vote quasi-similaire, un deuxième projet de loi visant à préparer la transition et assurer l’efficacité énergétique.

Le vote intervenu jeudi met fin à une longue saga parlementaire qui a vu l’opposition contester avec force les choix du gouvernement essentiellement portés par la ministre de l’Energie Marie-Christine Marghem.

« La prolongation de Doel 1 et Doel 2 jusqu’en 2025 fait partie des mesures permettant d’éviter les risques de pénurie d’électricité en Belgique. Des pistes complémentaires et en phase de finalisation seront bientôt présentées », a réagi jeudi la ministre Marghem, qui a ajouté que les travaux pour la mise en place d’un pacte énergétique interfédéral avaient été lancés.

Ce vote ne clot pour autant pas encore le dossier, l’agence fédérale pour le contrôle nucléaire étant appelée à se prononcer sur la prolongation des centrales.

Quelques heures avant les votes, l’organisation Greenpeace a protesté en déployant trois banderoles dans l’hémicycle contre le nucléaire et la politique de Mme Marghem.

Marghem déplore des « attaques sous la ceinture » de l’opposition

La ministre de l’Energie Marie-Christine Marghem, invitée vendredi sur La Première et BelRTL, a regretté les « attaques sous la ceinture » de l’opposition dans le cadre du débat sur la prolongation des centrales nucléaires de Doel 1 et 2.

« Dans le chef de certains, on a voulu exprimer sa rage d’être dans l’opposition. Dans le chef d’autres, on a expliqué que c’était mieux avec le prédécesseur, Melchior Wathelet, qui avait mieux envisagé les choses. Et pour les derniers, les Ecolos, c’est carrément de l’idéologie pure et dure d’une part, et la volonté de redorer son image en salissant l’adversaire », a expliqué la ministre, évoquant des reproches « écrans de fumée ». « Y a moyen d’avoir plus d’allure et de classe quand on veut exprimer son point de vue ».

Marie-Christine Marghem a salué le vote du projet de loi et rappelé que le gouvernement se conforme ainsi à la sortie du nucléaire en 2025. « Le nucléaire n’est qu’un élément d’un ensemble de moyens de production d’électricité. Nous mettons toutes les chances de notre côté pour arriver à une production suffisante d’électricité jusqu’en 2025 », a insisté la ministre.

L’Agence fédérale pour le contrôle nucléaire (AFCN) doit désormais examiner les investissements proposés par Electrabel pour rajeunir ces centrales et les mettre aux standards de sécurité voulus afin qu’elles produisent de l’électricité pendant dix ans. « Si l’AFCN donne son accord pour une relance des centrales, Electrabel, qui a réservé du combustible configuré pour ces centrales, sera très probablement en mesure d’utiliser ce combustible dès l’hiver prochain, pour le 1er décembre », ajoute Mme Marghem.

Par ailleurs, la ministre a confirmé qu’une hausse de la TVA sur l’électricité était l’une des pistes sur la table des négociations pour le tax shift.

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