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Expérience contre le racisme: « Rien n’a changé depuis 1968 »

Le Vif

Koppen, une émission de reportage de la VRT, a étudié à quel point les enfants sont réceptifs à la discrimination et au racisme. Les réalisateurs ont repris une expérience de 1968 et ont divisé une cinquième année de primaire d’Anvers en deux groupes : les élèves aux yeux bleus et ceux aux yeux bruns.

Jane Elliott, une enseignante américaine, avait fait cette expérience avec ses élèves le lendemain de l’assassinat de Martin Luther King pour leur faire sentir les effets de la discrimination.

Les réalisateurs de Koppen ont examiné si les élèves flamands sont aussi réceptifs à la discrimination que leurs congénères américains il y a cinquante ans. L’expérience a démontré qu’en un jour, les enfants étaient capables de discriminer d’autres élèves uniquement sur base de la couleur de leurs yeux.

Le premier jour de l’expérience, les enfants aux yeux bleus se sont vu accorder tous les privilèges possibles. Le lendemain, c’était au tour de leurs compagnons aux yeux bruns. Alors que les enfants connaissent le racisme, ils tombent dans le piège. L’enseignant, « Meester Jan », explique qu’il a essayé d’ancrer un maximum de préjugés dans le groupe et qu’il a très bien réussi.

Jane Elliot a été très surprise en voyant le reportage : « Rien n’a changé entre 1968 et maintenant ? You need some help ».

Wouter Van Bellingen, directeur du Forum flamand des Minorités, partage cet avis. Il estime que l’inégalité est renforcée par les structures en Flandre. « En Flandre, les conditions favorables à la discrimination sont très présentes, ce qui explique pourquoi les fossés éthiques sont aussi profonds » ajoute Van Bellingen. Pour lui, le système de l’enseignement flamand illustre ce problème. « La diversité dans notre société n’est pas reflétée dans les classes. Pourtant, Van Bellingen se montre également optimiste : « S’il y a moyen d’attiser la discrimination en une journée, il est également possible de la désapprendre rapidement ».

Jan Bergs, l’enseignant de la classe, se montre très satisfait de l’expérience : « J’ai vu qu’il était impossible de s’exprimer sur le racisme sans se mettre à la place des personnes qui le subissent parfois tous les jours. C’est pourquoi il est positif d’exposer les élèves à une telle expérience » explique-t-il à la VRT. Il ajoute toutefois qu’un bon encadrement est indispensable et que les enfants ont eu largement l’occasion de réfléchir à leurs émotions.

Récemment, une école new-yorkaise a tenté la même expérience, en subdivisant les enfants en races, mais en étalant le projet sur une période nettement plus longue.

CB/Belga

L’émission Koppen sera diffusée ce jeudi à 20h40 sur Eén.

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