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Exclusions du chômage : pour éviter « l’incident social », Didier Gosuin demande le report de la mesure

Le ministre bruxellois Didier Gosuin a une nouvelle fois demandé vendredi au gouvernement fédéral de reporter la mesure d’exclusion des allocations de chômage pour les personnes qui en bénéficient depuis plus de 36 mois en raison des délais trop courts laissés aux organismes compétents pour repérer les personnes qui peuvent bénéficier d’une dérogation.

Il a également plaidé pour un amendement du dispositif adopté sous le gouvernement Di Rupo afin de prolonger le droit aux allocations d’insertion à tous les chercheurs d’emploi qui ont entamé une démarche positive de recherche d’emploi accompagnée par l’opérateur public de placement des demandeurs d’emplois, Actiris, en ce qui concerne Bruxelles.

Au 30 novembre dernier, Actiris recensait 4.694 personnes qui pourraient perdre leur droit aux allocations d’insertion le 1er janvier prochain, à Bruxelles. A la fin du mois de septembre, le chiffre de 5.281 personnes avait été avancé, mais depuis lors, plusieurs demandeurs d’emploi ont trouvé du travail, sont entrés en formation, ont repris des études, ou ne sont plus inscrits chez Actiris, a expliqué M. Gosuin, devant la presse. Cette évolution des chiffres fait dire au ministre qu’il faut être prudent à propos des prévisions pour 2015. La FGTB parle de l’exclusion de plus de 8.000 Bruxellois d’ici la fin de l’année prochaine. Le ministre Gosuin précise que sur base des informations actuelles d’Actiris, 3.623 chercheurs d’emplois supplémentaires pourraient perdre leurs droits aux allocations, mais un certain nombre d’entre eux pourraient sortir des rangs s’ils se trouvent dans les cas de figure présentés plus haut (embauche, formation, reprise d’études, ….).

60,4 % de femmes exclues du droit aux allocations

Les personnes qui seront exclues du droit aux allocations, à partir du premier janvier prochain, sont majoritairement des femmes (60,4%), et sont trentenaires, pour moitié. Un cinquième d’entre elles ont entre 20 et 29 ans et un autre cinquième sont quadragénaires. Quelque 83% ont au maximum un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur. Septante pour-cent habitent les communes dites pauvres de la capitale. Disant avoir perçu des signes d’écoute dans le chef du ministre fédéral de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V), le ministre bruxellois a dit espérer à tout le moins un report de la mesure qui permettrait à Actiris de recevoir toute les personnes sollicitant le bénéfice de la dérogation (handicap ou problèmes de santé physique ou mentale sérieux aigus, ou chroniques).

Les informations concernant les chômeurs susceptibles de perdre leurs allocations le 1er janvier prochain n’ont été transmise que durant l’été dernier par l’Onem à Actiris qui n’a pas été en mesure de toutes les entendre. De son côté, « pour absorber le choc des exclusions, la Région n’abandonnera pas les personnes exclues », a par ailleurs dit le ministre. Celles-ci pourront ainsi, si elles le souhaitent, se réinscrire chez Actiris pour bénéficier d’une série de services utiles à la recherche d’un emploi, et par extension, avoir accès à des formations. Celles d’entre elles qui se retrouveraient dans les catégories des « groupes cibles » donnant droit à des réductions patronales de sécurité sociales pourront à terme bénéficier de ces mesures qui ne se limitent pas aux demandeurs d’emploi indemnisés. Des arrêtés seront pris, le cas échéant, pour faciliter l’accès de ces personnes à ce dispositif, et à d’autres, transférés du fédéral. Enfin, le ministre de l’Emploi a confié à la section CPAS de l’Union de la Ville et des communes de la Région bruxelloise un monitoring du transfert des personnes exclues des allocations de chômage vers les CPAS.

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