Djihadistes dans une ville de Syrie. © Belga

Exclusif : les djihadistes belges en Syrie sont surtout flamands et bruxellois

Plus de 80 % des 300 djihadistes partis en Syrie proviennent de Bruxelles et de Flandre. Pourquoi ces deux Régions sont-elles devenues des foyers d’endoctrinement, alors que la Wallonie est relativement épargnée ? Les chiffres exclusifs du Vif/L’Express.

Au 1er juin 2014, le compteur des Belges en Syrie affichait le chiffre record de 298. Certains sont sans doute passés en Irak avec l’Etat islamique. Pieter Van Ostaeyen, un chercheur indépendant de Malines, islamologue, qui scrute blogs, Facebook et Twitter, a repéré au moins 50 Belges ou résidents belges dans les rangs de l’Etat islamique, sur un total de 385 individus – ces chiffres sont supérieurs à ceux qui circulaient, au début du mois de juin, dans les milieux de l’anti-terrorisme. Ils sont mêlés à un environnement barbare. Ce qui accroît la crainte d’un retour de flamme à la Mehdi Nemmouche. Avant de tuer aveuglément quatre personnes au musée juif de Bruxelles, le 24 mai dernier, ce dernier avait séjourné en Syrie, dans les rangs de l’Etat islamique.

Deux mois auparavant, une note interne émanant de la police fédérale avait alerté les autorités sur l’augmentation des risques d’un acte terroriste. Interrogé par Le Vif/L’Express, Alain Grignard, islamologue (ULg), confirme le caractère « problématique » de la situation actuelle. « Les djihadistes partis en Syrie sont susceptibles de revenir avec un potentiel de violence surmultiplié. Les dirigeants d’Al-Qaeda sont traqués par les drones américains. Ils n’existent plus qu’à travers des  »groupes vitrines » comme Al-Qaeda au Maghreb islamique ou l’AQPA (NDLR : Al-Qaeda dans la péninsule Arabique), au Yémen. Bien que très actifs, ceux-ci ont cependant un faible impact médiatique en Occident, qui semble peu se soucier du nombre de victimes lointaines. »

La répartition géographique de ces djihadistes sur le territoire belge montre que toutes les Régions sont concernées. Mais pas au même degré : 83 % d’entre eux au moins sont originaires de Bruxelles et de Flandre. Ces 298 Belges ou résidents belges partis pour la Syrie viennent de Bruxelles (141) en premier lieu, ensuite d’Anvers (69), Vilvorde (30), de la province de Limbourg (12), de la province de Liège (17) et le restant (29) d’un peu partout dans le pays. Aujourd’hui, 70 returnees sont dans notre pays. Mineurs, ils ont été placés en IPPJ.

Le dossier, dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

Avec :

– la répartition des djihadistes par commune, à Bruxelles

– pourquoi cette radicalisation à Bruxelles et Anvers ?

– le nombre de djihadistes rentrés en Belgique et leur sort

– le sud du pays semble avoir mieux géré l’intégration

– Verviers, le contre-exemple

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