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Exclusif: La juge Baeckeland nous parle

La juge qui terrorise les mandataires politiques carolos depuis 2005 quittera bientôt Charleroi. Pour la première fois, France Baeckeland se livre à un média. Elle a choisi Le Vif pour expliquer les motivations de son départ.

C’est la blague politique du moment : « Dès la mi-février, il va falloir quitter Liège pour s’installer à Charleroi… » C’est que, mi-février, la juge d’instruction France Baeckeland migrera du Pays noir vers la Cité ardente pour siéger à la cour d’appel. Depuis 2005 et l’éclatement de la « Carolorégienne », la simple évocation de son nom fait trembler les mandataires politiques de Charleroi. Pendant sept années, la magistrate a détricoté la pelote des scandales politico-financiers de la région implacablement, avec minutie. Et une discrétion insolite vis-à-vis des médias. Jamais aucune photo d’elle n’est parue dans la presse. Le croquis ci-contre, publié dans Le Journal des Tribunaux en 2008, est la seule image publique de la juge. Elle a également toujours refusé de parler aux journalistes. Sauf aujourd’hui, dans Le Vif/L’Express.

En quittant Charleroi, vous laissez un grand vide derrière vous. Il reste beaucoup de dossiers à terminer ?

France Baeckeland : Il en reste, oui. Mais la plupart des gros dossiers ou des dossiers délicats sont en phase d’être terminés. Aucune inquiétude là-dessus. J’ai jusqu’au 15 février pour encore avancer.

Qu’est-ce qui motive votre départ pour la cour d’appel de Liège ? Pourquoi avez-vous postulé pour ce poste de conseiller ?

L’envie de changement, de voir la justice sous un autre prisme, de travailler avec d’autres partenaires, même si je garderai un excellent souvenir de l’ambiance au palais de Charleroi. Quand on est magistrat, il faut savoir bouger. Sinon, on risque de se scléroser. Je suis fatiguée aussi. J’ai beaucoup travaillé ici à Charleroi. Essentiellement sur des dossiers de fraude. C’est éreintant. Il est temps de passer à autre chose.

Conseiller à la cour d’appel, c’est une belle promotion aussi…

Oh, ce n’est vraiment pas la raison qui m’a poussé à briguer ce poste. J’ai déjà siégé à la cour d’appel de Mons et je pourrais revenir à l’instruction à Charleroi dans six ans. Pourquoi pas ?

Entretien : Thierry Denoël

La suite de l’interview et un dossier complet sur l’après-Baeckeland dans le magazine Le Vif/L’Express du 26 janvier

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