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Euthanasie des mineurs : Michel Dupuis appelle à ne pas forcer l’agenda

Le Vif

Certaines questions restent en suspens à propos de la mise en oeuvre de la loi de 2002 qui dépénalise l’euthanasie. Il convient de les examiner et de ne pas forcer l’agenda du débat sur l’euthanasie des mineurs, estime le philosophe et vice-président du comité consultatif de bioéthique, Michel Dupuis.

« Depuis l’installation de cette loi, depuis une dizaine d’années, nous ne disposons pas d’une information bien claire sur la façon dont cette loi est mise en pratique », a expliqué le professeur d’éthique biomédicale de l’UCL qui s’exprimait à titre personnel sur les ondes de La Première.

Parmi les éléments qui interpellent le professeur, figure la grande différence entre le nombre d’euthanasies (un rapport d’environ 80 %-20 %) pratiquées du côté néerlandophone et francophone du pays. À ce jour, il n’y a pas d’explication, a-t-il relevé.

« Ça m’importe beaucoup, avant de décider de modifier la loi, de voir comment elle est réellement appliquée. Je crois que nous aurions quelques surprises à étudier mieux les situations. »

M. Dupuis appelle donc à la prudence dans le débat politique en cours. Depuis quelques mois, une commission du Sénat se penche sur plusieurs aspects de l’euthanasie. Elle en est au stade de l’examen d’une proposition de loi des socialistes et des libéraux qui étend la possibilité d’une euthanasie aux mineurs.

« L’agenda politique, qui a raison de s’occuper de ce problème de société qu’est l’euthanasie, force l’agenda du dossier euthanasie à entrer dans des moules et, finalement, ça n’est pas une bonne chose. J’ai d’ailleurs le sentiment que les choses patinent au niveau du débat politique parce que beaucoup d’informations ne sont pas disponibles », a-t-il souligné.

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