Abu Bakr al-Baghdadi © AFP

Etat islamique : « La nouvelle vidéo de al-Baghdadi inquiète mais ne change pas la donne »

La nouvelle vidéo de propagande de l’État islamique (EI), où apparaît un homme présenté comme le chef du groupe, Abou Bakr al-Baghdadi, inquiète l’Organe de coordination de l’analyse de la menace (Ocam) mais ne change pas fondamentalement la donne, a déclaré jeudi Paul Van Tigchelt, directeur de l’institution, dans l’émission « De ochtend » sur Radio 1.

« Cette vidéo est un coup de pub », estime-t-il, peu surpris. « Monsieur al-Bagdadi n’a plus été vu en chair et en os depuis cinq ans », a poursuivi Paul Van Tigchelt, évoquant les doutes sur la possibilité que le chef de l’EI soit toujours en vie. « Elle s’inscrit dans la propagande d’un djihad global pour garder le contrôle sur les sympathisants du groupe qui se trouvent chez nous. Ces images nous inquiètent mais il est exagéré de dire qu’elles changent la donne. »

Dans la vidéo, diffusée lundi, le chef extrémiste semble s’adresser au Belge Abu Yasir al-Belgiki, qui aurait péri au combat. « Selon nos informations, cet homme est effectivement mort, s’il s’agit vraiment de cette personne », a réagi le directeur de l’Ocam. « Nous ne suivons pas des kunya (pseudonymes arabes souvent omis dans les états civils officiels), nous nous intéressons à de vrais noms », a-t-il précisé.

Paul Van Tigchelt a par ailleurs souligné que la section « DeRadex », réservée aux détenus radicalisés, de la prison de Hasselt n’était qu’une petite branche de la politique de déradicalisation mise en place ces dernières années. « Cette section devrait plutôt s’appeler ‘aile de décontamination’. L’objectif principal est d’isoler les idéologues purs et durs pour limiter le risque qu’ils contaminent d’autres détenus. La déradicalisation s’opère dans tous les établissements pénitentiaires. De nombreux autres services sont également impliqués. »

Le directeur de l’Ocam constate en outre que les idéologies extrémistes, dont celles d’extrême droite, ont encore le vent en poupe. « Il n’existe pas de solution miracle mais nous savons à présent mieux que faire et comment réagir », a-t-il conclu.

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