Espionnage sur internet: encore pire que vous ne l’imaginiez

L’état américain détient une énorme base de données qui lui permet de retracer les activités du monde entier sans aucun problème. Cela devrait nous inspirer plus de crainte que sa capacité à intercepter nos e-mails ou nos conversations.

Les amis Facebook d’Edward Snowden doivent être furieux. Depuis que l’ancien employé de l’agence d’espionnage électronique NSA a dévoilé son identité et les mécanismes d’un programme d’espionnage, ses relations doivent s’attendre à être aussi surveillées que Snowden lui-même.

Désormais, dans les bases de données gigantesques des services d’enseignement américains, leur nom est suivi d’un astérisque : une connexion suspecte. Avant de penser que cela ne vous arrivera jamais, pensez au principe populaire de six degrés de séparation. Il est possible de rentrer en contact avec n’importe qui par le biais de cinq personnes maximum. Sur Facebook, ce chiffre doit même être revu à la baisse puisque tout le monde connaît quelqu’un d’autre. Cela signifie que dans ce réseau social , il se trouve toujours quelqu’un qui intéresse l’état américain, un espion possible ou un terroriste.

Le programme d’espionnage secret n’a pas seulement accès aux données de Facebook. La NSA peut intercepter presque toute la communication électronique mondiale à l’aide des entreprises de télécom américaines. Lorsque le programme a été dévoilé, l’état américain s’est dépêché de déclarer qu’il n’intercepte pas massivement et automatiquement le contenu des communications.

C’est probablement vrai. Et c’est un choix pertinent des services de renseignement. Il y a des règles assez strictes pour mettre quelqu’un sur écoute. Aussi, il n’est pas efficace de fouiller un bottin de paille, brindille par brindille.

Les services cherchent d’abord des schémas en utilisant des techniques de datamining très précises. Concrètement, l’état américain s’intéresse surtout à : qui, comment, d’où et quand nous envoyons des messages électroniques. Le contenu précis du message n’est pas très intéressant dans un premier temps. Ces informations révèlent des liens entre des personnes et des organisations. Contrairement au contenu de la communication électronique, les métadonnées, les informations sur les informations, sont moins bien protégées.

En outre, en utilisant internet et nos Smartphones, nous « fuitons » nos données personnelles. Ainsi, nous communiquons constamment où nous sommes. Les services de sécurité américains ont développé une technologie fonctionnant à l’aide d’un signal GSM et de triangulations complexes qui leur permet de connaître l’emplacement exact d’une personne. Ils savent même à quel étage vous vous trouvez.

Il y a des années, des chercheurs ont déjà prouvé qu’ils pouvaient identifier 95 pour cent des utilisateurs avec des signaux de GSM anonymes et à l’aide de simples schémas d’utilisation. L’état américain a accès à beaucoup plus de données et utilise des techniques beaucoup plus sophistiquées.

On pourrait croire que si on ne fait rien de mal, on n’a rien à craindre de ces techniques de datamining. Cependant, vous pouvez paraître suspect rapidement parce que vous laissez beaucoup plus de traces. Une visite à un site web suspect, un e-mail douteux arrivé chez vous par accident et vous atterrissez sur une liste noire. Si vous avez de la chance, vous avez un nom de famille assez rare. Mais si vous vous appelez Dupont, vous n’avez plus qu’à espérer que vos homonymes n’aient rien à se reprocher ou que le système fasse la distinction.

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