Enseignement supérieur: Etudiants, syndicats et direction contre le plan de Marcourt

Organisations étudiantes, syndicats et direction d’école supérieure ont fait part mercredi de leurs inquiétudes concernant l’avant-projet de décret de Jean-Claude Marcourt, ministre de l’Enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles, visant à réorganiser le paysage de l’enseignement supérieur à Bruxelles et en Wallonie.

Le projet est actuellement en discussion au sein du gouvernement. Une réunion est prévue ce jeudi entre le ministre et les recteurs d’universités.

L’Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales (IHECS) voit dans ce projet « un réel danger » pour son avenir.

« Les institutions d’enseignement supérieur sont appelées à disparaître petit à petit dans leurs formes actuelles, lissées au nom des économies d’échelle sur le seul modèle universitaire », regrette sa direction dans un courrier adressé aux anciens.

« Ce projet est pour nous inacceptable. D’une part, il limite de manière arbitraire notre liberté académique et, d’autre part, il pose la question fondamentale de notre liberté d’association. » Et l’IHECS de préciser que le projet prévoit « une forme de mainmise des pôles géographiques sur l’organisation des études et la répartition des moyens. À l’intérieur de ces pôles, le système de gouvernance prévu ne laissera qu’une place marginale aux hautes écoles. »

La direction de l’école de communication s’inquiète quant au financement de ses activités. Les moyens seront en effet répartis par les pôles, d’après l’IHECS, qui dénonce une « inévitable politisation » de l’organisation de l’enseignement supérieur.

Selon les étudiants FGTB, « le projet de décret de M. Marcourt consacre le gel du financement des établissements d’enseignement supérieur » et il faudra donc limiter la population étudiante, ce qui fait craindre une généralisation de l’examen d’entrée.

« En Belgique, avec un enseignement secondaire maintes fois pointé du doigt pour ses inégalités flagrantes, l’examen d’entrée généralisé concrétiserait définitivement un enseignement à deux vitesses, où seuls les enfants sortis des écoles d’élites pourraient passer ces examens. »

Pour la CSC, « la création de pôles géographiques favorise le sous-régionalisme, incompatible avec les ambitions internationales des universités, et coupe la Wallonie de Bruxelles. L’autonomie des universités libres subventionnées serait fortement restreinte, sans parler de celle des hautes écoles. »

Enfin, « l’intégration éventuelle à terme des hautes écoles aux universités poserait des problèmes considérables à ces dernières en matière de financement, de divergence dans les statuts du personnel, d’orientations pédagogiques, de gouvernance. »

La Fédération des étudiants libéraux (FEL) a également fait part de ses craintes, sous la forme d’une lettre de souhaits à Saint-Nicolas.

« Cette année, je te demanderai juste de pouvoir un jour choisir ce que je veux faire, et où je veux le faire, pour avoir un vrai avenir… »

Les étudiants libéraux demandent entre autres à M. Marcourt d’arrêter de dresser des murs entre Wallons, Bruxellois et Flamands, ainsi

qu’entre les universités et les hautes écoles. Ils souhaitent aussi que le financement soit lié au nombre d’étudiants et ne consiste pas en une enveloppe fermée.

Avec Belga

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