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Enseignement: le Parlement approuve in extremis une série de réformes

La plénière du parlement de la Fédération a mis à profit sa dernière semaine de travail avant la trêve estivale pour adopter in extremis avant la prochaine rentrée scolaire une batterie de réformes en matière d’enseignement, dont certaines constituent les toutes premières concrétisations du Pacte d’excellence.

La première de ces mesures vise à renforcer le taux d’encadrement des enseignants dans le maternel, et combler ainsi quelque peu le retard en la matière par rapport aux autres pays de l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE).

Dès la rentrée prochaine, un nouveau mode de calcul déterminera ainsi le taux d’encadrement dans ces écoles, ce qui profitera à toutes les établissements, mais en particulier aux petites implantations.

Dès 2018, de nouveaux postes de puéricultrices et de psychomotriciens seront créés. Ils bénéficieront aussi d’un statut plus favorable.

Ces mesures devraient amener à l’engagement de plus de 1.000 professionnels supplémentaires sur une période de trois ans.

La seconde proposition de décret approuvée mardi vise, elle, à octroyer une aide spécifique aux directeurs d’écoles fondamentales (maternelles et primaires) ainsi qu’à ceux du secondaire spécialisé.

De l’aveu général, ces chefs d’établissement sont aujourd’hui complètement écrasés par les tâches administratives, ce qui ne leur permet pas de s’occuper suffisamment du pilotage pédagogique de leur école.

En fonction de leurs besoins, ils pourront engager des éducateurs ou des secrétaires de direction pour les aider.

Ces deux propositions de décret, qui découlent des travaux du Pacte d’excellence, ont été approuvées mardi par la majorité (en sursis) PS-cdH, avec l’appui de tous les autres formations politiques.

A côté de cela, les députés de la Fédération ont aussi approuvé mardi soir un projet de décret visant à pérenniser le soutien de la Fédération à la création de places scolaires dans les communes où celles-ci sont déficitaires.

La mise en oeuvre de ce texte sera soutenue par la mobilisation d’une enveloppe annuelle de 20 millions d’euros. Elle devrait permettre de pouvoir créer entre 4.000 et 5.000 nouvelles places par an, soit par l’extension d’écoles existantes, soit la construction de nouveaux établissements.

Ces moyens complémentaires seront réservés aux zones dites « en tension », à savoir là où la demande en places excède de 7% l’offre disponible à l’horizon 2022.

Les pouvoirs organisateurs souhaitant en bénéficier devront participer à un appel d’offres qui sera renouvelé chaque année. La liste des zones « en tension » sera, elle aussi, mise à jour annuellement.

Le texte, rédigé par la ministre de l’Education Marie-Martine Schyns, a été approuvé par le PS et le cdH, en instance de divorce, avec l’appui d’Ecolo, de DéFI et du PTB.

L’opposition MR s’est elle abstenue, dénonçant l’absence d’objectifs chiffrés dans le texte, ce qui, selon les réformateurs, ne garantit nullement que les besoins liés au boom démographique seront effectivement rencontrés par le décret.

Plusieurs députés d’opposition ont dénoncé l’adoption in extremis de ces différents textes qui, comme celui sur l’extension du cours de philosophie et de citoyenneté au secondaire également approuvé mardi soir, seront d’application le 1er septembre, laissant ainsi fort peu de temps aux écoles pour s’adapter.

Pour éviter pareille situation source de stress pour les directeurs, le MR a déposé mardi une proposition de décret visant à créer une « période tampon » de quatre mois minimum pour tout décret réorganisant une rentrée scolaire.

De la sorte, tout texte devant s’appliquer au 1er septembre devrait impérativement être adopté le 1er mai au plus tard, sans quoi il ne s’appliquerait alors qu’à la rentrée scolaire suivante.

La mesure, si elle devait être approuvée, ne manquerait pas de bouleverser les pratiques, les majorités successives en Fédération ayant pris l’habitude ces dernières années d’adopter systématiquement à la dernière plénière de juillet des réformes – parfois importantes – devant s’appliquer dès le mois de septembre

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