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Enquête sur un trafic de visas humanitaires: « Si l’histoire est correcte, Francken est responsable politiquement »

Le Vif

Si le rôle du conseiller communal malinois Melikan Kucam (N-VA) dans un trafic de visas humanitaires est confirmé, l’ancien secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken (N-VA) est responsable politiquement, a estimé le député d’opposition Wouter De Vriendt (Groen). « Kucam aurait apparemment pu déterminer, via un contact au cabinet, qui avait reçu ou n’avait pas obtenu un visa humanitaire », a-t-il commenté.

M. Kucam aurait reçu d’importantes sommes d’argent pour permettre à des habitants de zones de conflit en Syrie, en Irak ainsi que dans des pays frontaliers de voyager en Belgique avec un visa humanitaire. Une enquête pour trafic d’êtres humains, organisation criminelle, corruption passive et extorsion, est actuellement menée par la police judiciaire fédérale, a précisé mardi le parquet anversois. Ce dernier a également indiqué qu’il n’y avait pas de preuves pour l’instant d’une quelconque implication du cabinet de M. Francken.

La N-VA affirme attendre les conclusions de l’enquête. « Compte tenu de la nature des lourdes accusations à l’encontre de Melikan Kucam, le bureau exécutif de la N-VA – en partie sur demande de la section de Malines – a décidé de le suspendre en urgence de ses fonctions. L’abus de personnes dans le besoin est répréhensible et répugnant, il n’y a pas d’autres mots. Nous attendons l’issue de l’enquête », a déclaré le parti nationaliste flamand.

Theo Francken, « consterné et choqué par l’affaire », a pour sa part indiqué avoir entendu des rumeurs à ce sujet par le passé. « Tout le monde a la responsabilité en tant que citoyen de signaler d’éventuels délits », estime M. De Vriendt. D’après lui, le fait que M. Francken n’ait rien rapporté à la Justice est problématique. Les Verts demandent que l’octroi de visas humanitaires ne se fasse plus de façon discrétionnaire.

« Les visas humanitaires, qui visent à protéger les réfugiés les plus vulnérables, devraient être attribués sur base de critères objectifs. Pas dans la plus grande opacité, et selon le bon vouloir du responsable politique en charge. Les faits récents plaident en ce sens. Une réorientation de la politique d’asile notamment par rapport à l’octroi de visas humanitaires, sur lesquel le contrôle est particulièrement complexe, s’impose », a expliqué la députée Véronique Waterschoot (Ecolo).

La commission de l’Intérieur de la Chambre a décidé mercredi d’organiser des auditions sur le sujet. Elle entendra notamment le directeur de l’Office des étrangers, Freddy Roosemont, et des responsables du Centre fédéral des migrations Myria.

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