Alexander De Croo © BELGA

Emeutes à Bruxelles: pas un problème d’agent mais de direction de police

Il revient au ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, de faire la clarté sur ce qui s’est passé au cours des incidents violents intervenus il y a quelques jours à deux reprises à Bruxelles et de prendre des mesures immédiates, a affirmé dimanche le vice-Premier ministre Open Vld Alexander De Croo, interrogé par la chaine de télévision flamande VTM.

Selon M. De Croo, on n’a pas été confronté à « un problème d’agent de police, mais de direction de la police ».

« Il n’est pas acceptable qu’à l’occasion de tels incidents, il se passe une demi-heure sans la moindre intervention et que l’on constate ensuite que personne n’était présent pour faire les constatations d’usage et procéder à l’arrestation des bonnes personnes », a commenté le vice-Premier ministre. Comme d’autres mandataires flamands, celui-ci s’est dit partisan d’une fusion des zones de police à Bruxelles.

« Mais il s’agit d’une solution structurelle », a-t-il dit souhaitant une amélioration de la situation dès les prochains jours.

Pour M. De Croo, il y a clairement eu un dysfonctionnement au niveau du commandement qu’il faut améliorer sur le terrain dès à présent.

Il n’y a pas eu de dysfonctionnement structurel

Il n’y a pas eu de dysfonctionnement structurel des zones de police bruxelloises lors des incidents survenus à deux reprises en quelques jours au centre de la capitale, a affirmé dimanche le député-bourgmestre libéral d’Etterbeek, Vincent De Wolf. Celui-ci a tenu à s’exprimer son point de vue dans la foulée de propos de mandataires néerlandophones réitérant leur plaidoyer en faveur de la fusion des zones de police bruxelloise, sur plusieurs plateaux de télévision.

Démentant que la zone de police d’Anvers ait été appelée en renfort sans qu’il ne fût fait appel aux autres zones de police bruxelloise, M. De Wolf a souligné qu’il n’y avait pas eu de souci de coordination des zones de police existantes dans la mesure où les événements se sont produits sur une seule zone, en l’occurrence celle de Bruxelles-Ixelles.

Dans pareil cas, aucune coordination n’est à prévoir, a-t-il rappelé, faisant référence au mode de fonctionnement des zones bruxelloises.

Lorsqu’une zone de police touchée par des incidents le juge nécessaire, elle peut faire appel à « la capacité hypothéquée » d’autres zones. « Dans le cas présent, c’est ce qui a été fait. Les trois zones limitrophes, parmi lesquelles la zone Montgomery (Etterbeek et les deux Woluwe), ont été sollicitées. La zone Montgomery a envoyé deux équipes, présentes sur place dans la demi-heure de la demande », a-t-il ajouté.

Sur les lieux, il appartient au responsable policier opérationnel de décider de les faire intervenir au coeur des incidents ou non. En l’occurrence, ce ne fut pas le cas et on peut avoir une appréciation de l’opportunité de ce choix, « mais en tout cas, le jeu institutionnel normal a bien fonctionné », a insisté le chef de file MR, interrogé par l’agence Belga.

Le chef de corps de la police locale déplore les accusations du ministre Geens

Le chef de corps de la zone de police Bruxelles Capitale-Ixelles, Michel Goovaerts, déplore dimanche soir les propos tenus plus tôt dans la journée par le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) dans l’émission de la VRT « De zevende dag », sur la gestion des émeutes du 11 novembre dernier dans le centre de la capitale. Au cours de cette émission, Koen Geens a notamment pointé le manque de professionnalisme de la police locale.

« Le chef de corps de la zone de police Bruxelles Capitale-Ixelles Michel Goovaerts déplore la réaction du ministre de la Justice qui témoigne de peu de considération pour la police locale de Bruxelles, et appelle à des discussions constructives avec toutes les parties concernées », indique Ilse Van de Keere, porte-parole de la zone de Bruxelles Capitales-Ixelles.

Plus tôt dans la journée, Koen Geens a formulé des critiques quant à la gestion de la police de Bruxelles des émeutes du 11 novembre dernier lors de l’émission de la VRT « De zevende dag », en reprochant notamment aux forces de l’ordre leur manque de professionnalisme. Evoquant le rapport dressé après les émeutes, il a ainsi jugé que les heurts et la gestion qui aurait dû en découler, étaient « grandement prévisibles ». Selon lui, la police bruxelloise ne manque par ailleurs pas de moyens, « puisqu’il n’y a pas de ville où des moyens sont plus investis qu’à Bruxelles ».

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