Elections: : les chiffres des propositions des partis

Le Vif

La Bureau fédéral du Plan a livré vendredi son analyse chiffrée des priorités que lui ont soumises les partis politiques en vue du 26 mai. Les priorités des uns et des autres sont difficiles à comparer. L’exercice permet toutefois de cerner l’impact sur les finances publiques des mesures proposées. A ce titre, parmi les formations francophones, le plus coûteux est le MR avec sa réforme fiscale de 8,8 milliards d’euros.

Le MR propose de relever la quotité exemptée d’impôts à 13.500 euros. Le coût s’élèvera à 1,4 milliard en 2020 pour 8,8 milliards en 2024. Des mesures de renforcement de la compétitivité sont également mises en avant, en particulier une suppression des cotisations sociales sur les trois premiers emplois. Coût de 26 millions en 2020 à 187 millions en 2024.

Si le taux d’emploi augmente de 0,02 pt en 2020 à 0,7 pt en 2024, l’impact sur la dette serait considérable: +4,9 pts en 2024 et une détérioration du solde de financement allant jusqu’à 1,89 pt en 2024.

Le PS met l’accent sur les dépenses sociales, dont le coût va de 973 millions en 2020 à 2,21 milliards en 2024. La mesure la plus chère est la pension anticipée à 60 ans, dont le coût atteint 1,6 milliard en 2024. D’autres sont prévues, dont le remboursement des consultations chez le généraliste ainsi que les visites (190 millions). En matière de pouvoir d’achat, le cocktail socialiste, notamment la hausse des pensions minimales à 1.500 euros, représente 5,2 milliards dès 2020. Des investissements dans les services publics sont prévus, en particulier le rail, pour 1,13 milliard. Les mesures fiscales, dont la globalisation des revenus rapporteraient 1,94 milliard en 2020 et 2,24 milliards en 2024. Il faut noter que le Bureau du Plan n’a pas été en mesure d’évaluer le gain d’un impôt sur la fortune.

L’effet sur le taux d’emploi oscille entre 0,24 pt et 0,16 pt. La dette augmenterait de 2,78 pts en 2024 alors que le solde des finances publiques se détériorerait de 0,87 pt à 0,49 pt.

Ecolo a mis l’accent sur le défi climatique. En 2020, les mesures coûteraient 1,22 milliard avant de rapporter 261 millions en 2024. Il est question d’investir dans le rail, rénover/isoler des bâtiments et de « transformer » l’avantage fiscal des voitures de société (économie: 2,38 milliards d’euros).

Le relèvement des allocations les plus basses au-dessus du seuil de pauvreté coûterait 1,4 milliard et les mesures en matière de fiscalité, en particulier la globalisation des revenus, rapportent de 448 millions en 2020 à 2,43 milliards en 2024. A terme, l’impact sur le taux d’emploi serait négatif: -0,04 pt en 2024. La dette diminuerait de 0,79 pt et le solde de financement s’améliorerait de 0,26 pt en 2024.

Le cdH a proposé des mesures très diverses. Son soutien à l’éducation et aux familles, qui va de la hausse de la quotité exemptée pour enfants à charge à l’investissement dans l’enseignement, représente 831 millions en 2020 et 1,3 milliard en 2024. Son programme pour « doper l’emploi et le niveau de vie », (crédit d’impôt, augmentation de la quotité exemptée mais aussi lutte contre la fraude fiscale) coûterait 339 millions d’euros en 2020 mais rapporterait 1,26 milliard en 2024. Le parti propose aussi des mesures de transition environnementale, reposant notamment sur le rail, coûtant de 653 millions en 2020 à 2,46 milliards en 2024.

Le taux d’emploi augmenterait, jusqu’à 0,5 pt en 2024. Le solde de financement se détériorerait jusqu’à 0,46 pt en en 2024 tandis que la dette augmenterait, jusqu’à 1,19 pt la même année.

Les petits partis ont soumis moins de mesures. Le PTB a ainsi fait évaluer son « plan kiwi » pour le prix des médicaments. Le gain pour l’Etat est de 325 millions par an. La réforme fiscale proposée par DéFI est encore plus onéreuse que celle des libéraux puisqu’elle repose sur une augmentation de la quotité exemptée d’impôt jusqu’à 13.670 euros. Coût: 10 milliards d’euros en 2024. Quant au PP, il propose une réforme fiscale avoisinant également les 8 milliards et une revalorisation des missions régaliennes de l’Etat d’environ 1,6 milliard d’euros.

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