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Egypte: nouvelle journée de manifestations anti-Morsi

Les Frères musulmans ont renoncé à manifester en soutien au président Morsi ce mardi, afin d’éviter des affrontements avec les opposants qui ont appelé à un rassemblement place Tahrir au Caire.

Des heurts ont à nouveau opposé des groupes de jeunes égyptiens à la police, ce mardi, près de la place Tahrir au Caire, alors que des militants se préparent pour une grande manifestation, contre le décret pris par le président Mohamed Morsi. Celui-ci renforce le pouvoir présidentiel, en mettant en particulier ses décisions au-dessus de tout recours en justice. Le gros des manifestations est attendu dans l’après-midi et en soirée, après la journée de travail.

Pour tenter de limiter les risques de tension, les Frères musulmans, parti islamiste dont est issu le président, ont renoncé à manifester, comme ils l’avaient prévu dans un premier temps, en soutien au président, dans un autre quartier du Caire.

Un village de tentes est érigé depuis vendredi, sur la Place Tahrir au Caire, pour demander le retrait des mesures présidentielles, une banderole indique « Interdit aux Frères musulmans ».

Après une rencontre avec la hiérarchie judiciaire, et malgré les heurts et la grave crise politique provoquée par sa décision. , Mohamed Morsi a maintenu lundi le décret controversé.

Un décret « temporaire »

Mohamed Morsi s’est entretenu, lundi, avec le Conseil suprême de la justice. Il a précisé aux juges que seules étaient irrévocables les décisions concernant les questions liées « à ses pouvoirs souverains ». Il a aussi réaffirmé le caractère temporaire du décret.

Le ministre de la Justice Ahed Mekki avait pourtant laissé entendre, avant la réunion, que le président était disposé à restreindre le champ de ses décisions échappant à tout recours en justice.

Les partisans de Morsi soulignent que ces pouvoirs exceptionnels donneront au président les moyens d’engager des réformes indispensables et assurent qu’ils cesseront avec l’adoption prévue dans quelques mois de la nouvelle Constitution.

Dans son décret, le président a aussi demandé « de nouvelles enquêtes et jugements » dans les affaires de meurtres de manifestants lors de la révolte de 2011, faisant planer une menace sur certains hauts responsables militaires ou de la police, voire un nouveau procès pour Hosni Moubarak. Ce dernier point répond à une demande pressante de l’opposition et d’une grande partie de l’opinion, qui estiment que les procès qui se sont tenus jusqu’à présent ont été complaisants pour les inculpés.

Les troubles qui secouent le pays depuis plusieurs jours ont fait deux morts et près de 450 blessés.

Avec L’Express.fr

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