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Écoles flamandes : « Plus de 900 élèves wallon à Hal »

Venus de Hal et de Vilvorde, des profs et des chefs d’école ont secoué le monde politique flamand : le néerlandais déserte massivement les classes. Bien au-delà de la périphérie.

L’appel à l’aide résonne encore douloureusement aux oreilles des députés. Il leur revient en mémoire lorsque le sujet déboule sur le tapis. C’était il y a un an, au parlement flamand. Ce jour-là, une grosse délégation d’enseignants et de chefs d’établissement de Hal et de Vilvorde sont venus vider leur sac. Clamer haut et fort que le Vlaamse Rand, pris au sens strict du terme, n’a plus le triste privilège de voir le néerlandais déserter massivement les salles de classe. Kjell Bosmans, directeur d’école fondamentale à Hal, plante le décor. En quelques phrases bien senties.

« Hal et Vilvorde comptent le plus de non-Belges dans l’enseignement secondaire. Coincée entre la périphérie bruxelloise et la Wallonie, Hal subit un énorme effet aspirant depuis toute la région au sud de Bruxelles. Nous sommes à la limite de ce que nous pouvons faire. » Mieux que de longs discours, les chiffres s’égrènent : près de 50 % d’écoliers non néerlandophones dans les classes de Hal. Trois quarts des 6 000 élèves du secondaire, et un quart des 4 000 gosses du primaire, n’habitent pas cette commune de 33 000 habitants. 630 élèves wallons étaient inscrits dans les établissements scolaires du réseau de la Communauté flamande de Hal en 2004 : ils sont plus de 900 aujourd’hui…

« Une anticoalition contre l’exigence du néerlandais à l’école »

Même tableau noir dressé par les profs de Vilvorde. « Dans l’école maternelle de ma fille, seuls trois des 23 enfants de la classe parlent le néerlandais à la maison », témoigne un directeur d’école. Vilvorde, où près de 90 % des parents, à la naissance de leur enfant, parlent une langue étrangère. Où l’on mène parfois la vie dure à l’usage obligatoire du néerlandais dans l’école. Un chef d’établissement parle d' »anticoalition : on se heurte à l’opposition d’élèves, de parents, et même de travailleurs sociaux, à notre grand étonnement ». Il faut dire qu’à Vilvorde « le néerlandais n’est plus que la troisième langue, après l’arabe et éventuellement l’espagnol et le français ». Désarroi de profs. Qui disent manquer cruellement de soutien des autorités régionales, et ne pas avoir droit à la même attention que leurs collègues du Vlaamse Rand. Aujourd’hui, ils ne voient toujours rien venir.

Et à Bruxelles ?

Deux tiers des élèves de l’enseignement maternel et primaire des écoles néerlandophones de Bruxelles ne parlent pas le néerlandais à la maison avec leurs parents, a indiqué vendredi le ministre bruxellois Jean-Luc Van Raes sur base d’un décompte arrêté au 1er février dernier.

En maternelle, 31,4 pc des bambins parlent le néerlandais à la maison avec au moins l’un de ses parents, 32,5 pc le français et 36,1 pc une autre langue.

En primaire, les chiffres sont à peine différents: 36 pc des élèves parlent le néerlandais à la maison avec au moins l’un de ses parents, 31,7 pc le français et 32,4 pc une autre langue. Mais neuf élèves sur dix en 1e primaire proviennent d’une classe de maternelle néerlandophone.

Dans le secondaire néerlandophone, un peu plus de la moitié des élèves parlent le néerlandais à la maison avec au moins l’un de ses parents.

P. HX avec Belga

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