Ecole : ces chiffres qui font honte

Réforme après réforme, l’école échoue à combler l’écart entre une « élite » majoritairement issue des classes aisées et des élèves en difficulté venant des familles les plus démunies.

Nulle part ailleurs qu’en Communauté française le poids de l’origine sociale ne pèse aussi lourd. Il y a quarante-cinq ans, le sociologue français Pierre Bourdieu soulignait le rôle primordial de l’origine sociale dans la réussite scolaire. Quatre décennies plus tard, notre école n’a toujours pas mis fin à la ségrégation sociale. Le jugement est dur, et la sécheresse statistique ne rend pas compte des moyens humains et financiers engagés pour réduire les inégalités. Fort bien. Mais les inégalités pèsent un cheval mort. Simple question : dans un système qui prétend que toutes les écoles se valent, le fossé entre établissements forts et faibles est le plus grand des pays sondés par l’OCDE. Peut-on réduire l’écart ? De combien ? Pis encore, entre les plus nantis et les plus défavorisés, le fossé correspond à 4 années (!) de scolarité. Bibliothèque ? Bureau ? Visite de musée le week-end ? Bourdieu avait donné un nom à tout cela : le capital culturel. Un capital qui pèse bien plus encore que les revenus dans la réussite scolaire. L’école a des circonstances atténuantes. Sans doute. Mais, d’autres pays font mieux que nous. On pourrait s’en inspirer. Sauf à tolérer, enquête après enquête, d’être une société moins moderne qu’elle ne croit l’être.

S.G.

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