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E.Van Rompuy: « De Wever est un fossoyeur de la Belgique »

Le Vif

Après le MR via Charles Michel, d’autres partis ont réagi aux propositions de la N-VA. « Poudre de perlimpinpin », « arsenic », « parti immature » : volée de bois vert des deux côtés du pays.

Deux responsables du CD&V, le député flamand Eric Van Rompuy et l’ancien ministre Mark Eyskens, ont clairement pris dimanche leurs distances avec le projet de programme électoral à base de confédéralisme présenté par les nationalistes de la N-VA en vue des élections de l’an prochain. « C’est inacceptable pour nous », a affirmé le député flamand Van Rompuy lors de l’émission dominicale Mise au Point de la RTBF. Selon lui, le CD&V n’a « jamais prôné » un tel confédéralisme, qu’il a qualifié de « séparatisme ».

Des propos qui ont ravi le ministre bruxellois des Finances, Guy Vanhengel (Open Vld). Il s’est en effet félicité de la distance prise par le CD&V envers les positions de la N-VA. « C’est du séparatisme », a-t-il lui aussi lancé en dénonçant les côtés « néfastes et diaboliques » des propositions de la N-VA. M. Van Rompuy a accusé le président de la N-VA, Bart De Wever, d’être « plutôt un fossoyeur » de la Belgique qu’un (candidat) Premier ministre au niveau fédéral.

Il a souligné qu’après la mise en oeuvre de la sixième réforme de l’Etat – agréée par huit partis francophones et néerlandophones (PS, sp.a, CD&V, cdH, MR, Open Vld, Ecolo et Groen) et en cours d’adoption par le parlement -, le centre de gravité aura basculé en faveur des Régions et des Communautés, qui disposeront de l’essentiel des moyens financiers, n’en attribuant plus que 15 pour cent à l’Etat fédéral.

L’ancien ministre et Premier ministre Mark Eyskens, une autre figure du parti social-chrétien flamand, a pour sa part dénoncé – comme d’autres intervenants des débats télévisés de dimanche sur la RTBF et sur RTL-TVI – la manière de procéder du président de la N-VA. « Il fait de l’auto-exclusion au niveau fédéral », a-t-il souligné. Du côté francophone, le ministre-président Rudy Demotte a qualifié le projet de programme de la N-VA de « poudre de perlimpinpin » – une « resucée en période creuse » – mais aussi d' »arsenic » destiné à empêcher le fonctionnement de l’Etat.
Le président du PS, Paul Magnette, qui était sur le plateau de L’Invité sur RTL-TVI, a pour sa part noté que la N-VA était un parti « un peu immature », tout en ayant dévoilé son « but ultime, la fin de la Belgique.

M. De Wever a présenté mercredi les propositions que la direction de la N-VA présentera à un congrès du parti appelé à approuver le programme des nationalistes flamands pour les élections générales (européennes, législatives et régionales) du 25 mai prochain. Elles sont fondés sur une vision « confédérale » de la Belgique démantelant largement le gouvernement fédéral en supprimant par exemple le poste de Premier ministre et en transférant à la Flandre et à la Wallonie l’essentiel des compétences, à l’exception de la défense, de la politique d’immigration et de la dette, qui serait résorbée en 25 ans. Le gouvernement fédéral passerait de quinze à seulement six membres, trois pour chaque communauté désignés par leurs parlements et leur gouvernement respectifs. La N-VA, en dépit de ses convictions républicaines, souhaite conserver la fonction royale, mais en la rendant purement protocolaire, sur le modèle scandinave.

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