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Di Rupo présente les excuses de la Belgique pour la déportation des Juifs

Le Premier ministre Elio Di Rupo s’est associé dimanche aux excuses déjà présentées par plusieurs dirigeants politiques belges pour les responsabilités de la Belgique dans la déportation des Juifs durant la seconde Guerre mondiale.

« Récemment, des excuses ont été adressées à la communauté juive par les villes d’Anvers et de Bruxelles. Auparavant, et encore avant les conclusions de l’étude du CEGES (le Centre d’Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines), il y a eu les déclarations de l’un de mes prédécesseur, Guy Verhofstadt. Je souhaite aujourd’hui m’associer pleinement à cette reconnaissance » de la responsabilité de la Belgique, a-t-il dit lors de la commémoration du 70ème anniversaire du début de la déportation des Juifs en Belgique à la caserne Dossin de Malines.

M. Verhofstadt a présenté à deux reprises des excuses à la

communauté juive pour le rôle de certaines autorités belges durant la seconde guerre mondiale, une première fois le 6 octobre 2002 à la même caserne Dossin – il s’agissait alors d’une première car jusque là aucun Premier ministre n’avait reconnu de telles fautes dans le chef des autorités belges – et une seconde fois le 16 mars 2005 lors d’une visite au mémorial Yad Vashem à Jerusalem.

Le bourgmestre d’Anvers, Patrick Janssens, a fait de même en

octobre 2007 et celui de Bruxelles, Freddy dimanche dernier.

M. Di Rupo a souhaité dimanche lever toute ambiguïté sur la

reconnaissance de la responsabilité des autorités belges. « Permettez-moi d’être clair. Le gouvernement fédéral est et demeure déterminé à conserver vivant le souvenir de notre passé, le souvenir à la fois des aspects positifs et des aspects négatifs.

Les gouvernement ose donc regarder de face les pages les plus noires de notre histoire », a-t-il dit lors de cette commémoration à Malines, couplée avec le 56ème pèlerinage national à la caserne Dossin, en présence du prince Philippe, de plusieurs ministres, d’ambassadeurs et de personnalités.

« Même si de très nombreux Belges se sont illustrés par leur courage dans la résistance, en cachant des Juifs ou en sabotant l’action de l’occupant. Il n’en reste pas moins qu’à travers l’implication d’un certain nombre d’autorités, l’Etat belge a adopté une attitude beaucoup trop docile. Il faut le reconnaître officiellement: ces autorités ont mené avec l’occupant allemand dans des domaines cruciaux une collaboration indigne; indigne d’une démocratie, indigne de nos valeurs fondamentales », a poursuivi le chef du gouvernement. Le prince Philippe, accompagné par un ancien déporté, a ravivé la flamme du souvenir.

Il a également déposé une gerbe, comme d’autres personnalités. La caserne Dossin à Malines devint à partir de juillet 19 42 le point de rassemblement central pour la déportation des juifs de Belgique.

Tous les Juifs furent appelés à effectuer du travail obligatoire et devaient se présenter à Malines. Les premiers Juifs arrivèrent le 27 juillet 1942. Une semaine plus tard, le 4 août, le premier convoi quittait les lieux à destination du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau (Pologne).

Plus de 25.000 Juifs et 351 tziganes ont été déportés de la caserne Dossin vers les camps de concentration, la plupart du temps à Auschwitz. Seuls 1.240 survécurent à la guerre. « C’est moins de 5% », a souligné dimanche M. Di Rupo.

Le petit musée juif de la Déportation et de la Résistance qui

était installé depuis 1995 à la caserne Dossin a été élargi et

rebaptisé Mémorial, Musée et centre de documentation sur l’Holocauste et les droits de l’Homme qui doit ouvrir ses portes le 1er décembre prochain.

La Belgique préside jusqu’en mars prochain la Task Force

internationale pour la Mémoire de la Shoah, une organisation

intergouvernementale qui bénéficie d’un soutien politique et scientifique.

Levif.be avec Belga

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