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Des sans-abri incinèrent la loi Onkelinx sur la réquisition d’immeubles abandonnés

Le Vif

A l’appel du Front commun SDF, une petite trentaine de personnes se sont rassemblées mardi à 11H00, devant l’entrée du couvent Gésù, rue Traversière à Saint-Josse-ten-Noode, pour enterrer la loi Onkelinx. Celle-ci donne la possibilité aux communes de réquisitionner des immeubles abandonnés en vue de mettre un terme au vagabondage.

Avec des affiches en main portant des messages du type « Elle est restée lettre morte », les participants à l’action se sont regroupés autour d’un cercueil en papier auquel ils ont bouté le feu pour l’incinérer. « Elle aura bien vécu: 25 ans ! », a lancé un des sans-abri présents pour marquer le quart de siècle d’existence de cette loi votée en décembre 1993. « C’est illogique et inhumain », commente un autre. « Il y a des maisons qui s’abîment. Personne ne les habite. Il y a peut-être des gens à qui elles appartiennent, mais je ne comprends pas pourquoi ils n’en font rien ».

Jean Peeters, secrétaire du Front commun SDF qui procédait à la cérémonie en tenue de prêtre, a expliqué que la complexité de la loi l’avait rendue pratiquement inapplicable et que les ordonnances qui ont suivi en ce même sens n’ont pas réussi à simplifier les procédures. Il promeut dès lors l’interpellation citoyenne: « C’est le seul moyen qui existe encore. Puisque les lois ne sont pas appliquées, les citoyens doivent intervenir eux-mêmes auprès des bourgmestres. (…) L’expérience a montré que l’application est possible dans les trois régions, mais il faut une volonté politique terrible et les politiques n’agiront que s’ils sont poussés par les citoyens ».

Sarah, une jeune femme qui vit sous le porche de l’église, explique ne pas vouloir se rendre aux centres d’hébergement pour rester avec son compagnon qui ne s’y sent plus le bienvenu depuis les troubles qu’il y a causés. « Je dors ici depuis 5-6 mois. J’ai des problèmes de santé, mon copain a aussi des problèmes de santé. Si on reste ici cette année, je pense qu’on va mourir. Avec le froid qui va commencer, il va nous arriver quelque chose de grave. Notre espoir, c’est des squats ou un appartement pour récupérer ma petite fille de trois ans ».

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