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Des policiers accusés d’avoir tabassé des sans-papiers

Muriel Lefevre

Ce lundi débute le procès de 13 policiers des chemins de fer. Ils sont accusés d’avoir maltraité des sans-papiers et des sans-abris dans la gare du midi.

Aujourd’hui commence le procès au tribunal correctionnel de Bruxelles de 13 policiers des chemins de fer (7 hommes et 6 femmes). Ils sont jugés pour traitements inhumains et dégradants, séquestration arbitraire, vol avec violences, rédactions de faux procès-verbaux et non-assistance à personne en danger.

L’affaire remonte à 2006 mais ne sera révélée qu’en 2009 lorsque l’Inspection générale de la police ouvre une enquête suite à la dénonciation de certains de leurs collègues. Entre le 8 janvier et 26 novembre 2006, ces 13 policiers, pourtant chargés de la sécurité dans la gare du midi et de ses alentours, se seraient acharnés sur des sans-papiers et des sans-abris qui avaient trouvé refuge dans la gare du midi. L’enquête a identifié 15 victimes.

Torture

On leur reproche notamment d’avoir coupé les cheveux d’une petite fille tzigane ou d’avoir « offert comme cadeau d’anniversaire » à une policière un homme à bastonner. Selon la Libre Belgique  » le malheureux a été traîné dans un local de police situé au sous-sol de la gare. Menotté dans le dos, la tête coincée contre le tiroir d’un bureau, il a été frappé à l’aide d’un câble électrique. Un policier a sauté sur lui, « comme sur un trampoline » avant d’enfermer celui-ci dans une armoire ».

Ironie de l’histoire le meneur était chargé de donner des cours de gestion contre l’agressivité.

Frustration

Les policiers inculpés disent avoir agi par frustration devant un système judiciaire qui relâche systématiquement les personnes qu’ils interpellent. Certains policiers avaient bien tenté de tirer la sonnette d’alarme devant le comportement de leurs collègues, mais ils avaient subi menace et chantage. Un sentiment de terreur qui explique que les faits ne seront révélés que trois ans plus tard.

Des 13 policiers qui sont jugés ce lundi, la plupart sont déjà suspendus ou ont démissionné. Une des policières a déjà été jugée et a bénéficié de la suspension du prononcé.

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