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Des pédiatres réclament l’extension de la loi sur l’euthanasie

Le Vif

Dans une lettre ouverte, 16 pédiatres, également actifs dans des hôpitaux catholiques, appellent à légaliser l’euthanasie des mineurs le plus vite possible. Les cas auxquels ils sont confrontés dans leur pratique sont insupportables.

« Chaque décision de fin de vie est un acte d’humanité qui ne peut être posé qu’en toute dernière instance. Pourquoi priver les mineurs de cette ultime possibilité? « , s’interrogent les 16 pédiatres dans une carte blanche publiée dans De Morgen et Le Soir.

Les situations auxquelles les médecins sont confrontés dans leur pratique sont douloureuses. Tellement douloureuses qu’ils veulent que quelque chose change. « Pour être parfaitement clairs : en tant que médecin nous ne recherchons pas ce genre de situations, mais elles sont une réalité. Dans ces conditions, notre devoir est d’aider le patient, de préférence de la manière la plus humaine et responsable possible. »

« L’expérience nous apprend qu’en cas de maladie grave et de décès imminent, les mineurs développent très rapidement une très grande maturité, à tel point qu’ils sont parfois plus à même de réfléchir et de s’exprimer sur la vie que des personnes majeures en bonne santé’, relèvent les pédiatres.

L’extension de la loi pourrait se faire via une majorité alternative, selon De Morgen. Une alliance des partis de la majorité sp.a, PS, Open Vld et MR a déjà déposé des propositions avant l’été. Elle veut une extension de la loi aux mineurs doués de la capacité de discernement, moyennant la permission des parents et du soutien d’une équipe de médecins traitants. Le CD&V et le cdH sont contre, mais une majorité reste possible avec le renfort de la N-VA. Les nationalistes flamands ont déposé une proposition de loi, qui exclut l’euthanasie pour les maladies psychiques.

Ce n’est pas parce que l’euthanasie des mineurs reste taboue qu’elle n’est pas pratiquée, bien qu’on ne dispose pas de chiffres précis. Un coup de sonde auprès de la VUB et de l’UGent en 2010 avait montré que 13 cas avaient été recensés sur les 18 derniers mois. Ces euthanasies avaient été pratiquées sur des enfants de 1 à 17 ans.

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