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Des milliers de militants syndicaux disent leur opposition à la réforme des pensions

Quelque 5.000 militants syndicaux, selon les chiffres de la police, ont manifesté lundi à Bruxelles en fin de matinée leur opposition au relèvement de l’âge de la pension, mesure du gouvernement Michel. Le rassemblement a eu lieu sur l’Esplanade de l’Europe, face à la Tour des Pensions, devant laquelle un podium avait été installé.

L’action était menée en front commun syndical. Différents représentants syndicaux ont pris la parole et souligné l’importance de montrer au gouvernement qu’ils restaient mobilisés face à la réforme des pensions. Le secrétaire général de la FGTB Marc Goblet a indiqué qu’il demandait au gouvernement une réelle concertation dans le cadre de la réforme des pensions, et « non, une commission où nos avis ne sont pas entendus ».

Les syndicats estiment que le relèvement de l’âge de la pension n’apporte aucune solution quant au financement des futures retraites et que le réel problème réside dans le manque d’emplois. Marc Goblet considère que le gouvernement tient compte juste de la problématique des employeurs, et non celle des travailleurs.

La secrétaire générale de la CSC, Marie-Hélène Ska, dit aussi refuser de faire payer la facture de la réforme des pensions aux seuls travailleurs. « Le relèvement de l’âge de la pension est inacceptable, surtout qu’il s’accompagne d’autres mesures touchant spécifiquement le secteur public », estime-t-elle.

Marie-Hélène Ska demande au gouvernement de rediscuter de la réforme des pensions, non sur les modalités mais sur le fond, réclamant notamment une revalorisation des pensions les plus faibles. « Nous continuons à dire au gouvernement qu’il prend des mesures contre la population et que celle-ci ne les acceptera pas », met-elle en garde. « Le gouvernement Michel est un gouvernement anti-jeunes », a déclaré pour sa part Pierre Ledecq, au nom des Jeunes CSC. Il a épinglé diverses mesures prises par le gouvernement actuel mais aussi sous le précédent gouvernement Di Rupo, qui ont touché les jeunes travailleurs, demandeurs d’emploi ou étudiants. Ainsi, « 40% des jeunes qui pouvaient prétendre aux allocations d’insertion en seront privés », a-t-il souligné.

En matière de financement des pensions, Pierre Ledecq a estimé que le relèvement de l’âge de la retraite était une « absurdité », préconisant plutôt de « proposer des emplois aux jeunes qui en sont privés ». « Il faut réduire collectivement le temps de travail et aider les jeunes à accéder à l’emploi », estime-t-il, regrettant au passage la réduction des charges sociales, « un cadeau aux employeurs », qui ne créera pas d’emplois, selon lui.

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