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Des élus cdH de la périphérie flinguent le décret inscriptions

Plusieurs élus cdH de la périphérie bruxelloise ont adressé un courrier à la ministre de l’Enseignement obligatoire Marie-Dominique Simonet (cdH) pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des effets pervers du décret « inscriptions », trop défavorable selon eux aux élèves issus de la périphérie, indique vendredi La Libre.

La bourgmestre de Rhode Saint-Genèse Myriam Delacroix-Rolin, l’échevine de Wezembeek-Oppem Eléonore de Bergeyck-de Moerloose, l’échevin de Crainhem Olivier Joris et celui de Wemmel Roger Mertens considèrent que l’indice moyen conféré par le décret aux élèves issus de la périphérie les relègue de facto sur les listes d’attente.

« A quelques exceptions près, seuls les prioritaires ont une place… et la situation s’empire d’année en année », affirment ces élus cdH.

Ces types d’arguments avaient été récemment rejetés par la Cour constitutionnelle qui s’était penchée sur les recours de 450 parents d’élèves de l’école communale francophone de Wemmel.

« La formule choisie par le gouvernement est la plus sûre compte tenu des spécificités des communes à facilités », avait souligné la ministre Simonet, qui a cependant invité les élus cdH lundi à son cabinet.

Ces derniers réclament l’abandon pur et simple du décret. A défaut, il faudrait au minimum assimiler les écoles primaires francophones des communes à facilités aux écoles bruxelloises, ainsi qu’améliorer l’offre et la quantité des écoles et garantir le libre-choix des parents.

L’argument est aussi électoraliste: « les voix des enfants sans écoles se font entendre de plus en plus, spécialement en périphérie, et ils accusent le cdH d’être responsable de ce chaos. Si on ne modifie pas drastiquement ce décret, notre deuxième députée cdH disparaîtra », souligne la lettre des élus cdH en périphérie.

Simonet déplore le combat d’arrière-garde

La ministre de l’Enseignement obligatoire Marie-Dominique Simonet (cdH) a déploré le combat « d’arrière-garde » mené selon elle par plusieurs élus de son parti en périphérie bruxelloise contre le décret inscriptions.

Les allégations selon lesquelles le décret serait par trop défavorable aux élèves issus de la périphérie bruxelloise souhaitant s’inscrire dans une école à Bruxelles « ne sont pas exactes », a indiqué le cabinet de la ministre.

Statistiquement, ces élèves ont des chances « équivalentes » à celles d’une famille bruxelloise d’obtenir une place dans un établissement de leurs choix les meilleurs, assure le cabinet.

Au 1er septembre dernier, 85,83% d’élèves de la périphérie avaient obtenu l’école de leur premier choix, pour 87,89% d’élèves bruxellois. Ces taux sont de 92,13% et 95,54% pour l’obtention d’un des quatre premiers choix.

La « légère » différence s’explique selon le cabinet de la ministre par le fait que les élèves concernés proviennent essentiellement du nord de Bruxelles et visent donc des écoles situées dans le nord de la Région, où s’accumulent déjà le plus de difficultés pour trouver des places.

Le combat des élus cdH de la périphérie est donc « un combat d’arrière-garde, déjà réglé d’ailleurs avec la décision de la Cour constitutionnelle » qui a rejeté les recours de 450 parents d’élèves de l’école communale francophone de Wemmel.

Si l’on devait assimiler les écoles primaires des communes à facilités aux écoles bruxelloises comme le réclament ces élus, la Communauté flamande combattrait vraisemblablement cette décision en justice et obtiendrait raison, ajoute le cabinet, soulignant la nécessaire sécurité juridique.

La ministre rappelle aussi que les familles des communes à facilités bénéficient d’un soutien à travers l’envoi du formulaire d’inscription aux élèves ayant obtenu leur CEB (certificat d’études de base, en fin de primaire) dans une école francophone de la périphérie. « Ce serait faux de laisser croire que la ministre n’a pas tout fait » pour ces élèves, défend son cabinet.

Les élus cdH ont été invités par la ministre à une réunion lundi afin de leur « réexpliquer » la situation. « Il ne s’agira pas de revoir la copie », assure le cabinet. Aux yeux de la ministre, ces élus « auraient été bien inspirés d’attendre cette réunion avant de fuiter dans la presse ». « Ce n’est pas très adroit, c’est assez regrettable », ajoute-t-on.

Le MR déplore l’électoralisme du combat des élus cdH

Le MR a dénoncé l’électoralisme du combat de plusieurs élus cdH de la périphérie qui ont demandé à la ministre Marie-Dominique Simonet (cdH) de revoir le décret inscriptions. « Si j’espère sincèrement et profondément qu’une solution soit dégagée pour soulager ces familles, j’aurais souhaité que cela soit fait bien avant et en dehors de toute visée électorale », a affirmé Françoise Bertieaux, chef de groupe MR au parlement de la Fédération Walonnie-Bruxelles.

« Dés le départ, le MR avait relevé les failles du décret inscriptions pour les élèves de la périphérie bruxelloise… Failles balayées d’un revers de la main par la ministre », ajoute-t-elle dans un communiqué.

Aux yeux du MR, les élus cdH de la périphérie, « en détresse électorale », semblent « prendre toute la mesure des problèmes de ce décret ».

Le Vif.be, avec Belga

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