L'avion de combat Rafale. © Belga

Des avions Rafale pour remplacer les F-16

Le constructeur aéronautique français Dassault participera à la compétition que le gouvernement belge s’apprête à lancer pour remplacer ses F-16 vieillissants en proposant le « dernier standard à jour » de son avion de combat Rafale, le F3R, qui sera disponible à partir de 2018 et des « participations industrielles » aux entreprises belges des trois Régions, a affirmé mardi le PDG du groupe, Eric Trappier, à l’agence BELGA.

M. Trappier se trouvait mardi à Bruxelles pour inaugurer le bureau ouvert par le Groupement d’intérêt économique (GIE) Rafale, composé de Dassault Aviation, de Snecma (groupe Safran) et de Thales, qui a pour mission d’assurer la promotion de cet avion de combat polyvalent en Belgique. Le ministère de la Défense a adressé en juin dernier un questionnaire à cinq agences étatiques – deux américaines, dont celle gérant le programme de chasseur F-35 Lightning alias JSF « Joint Strike Fighter » et trois européennes – concernant cinq avions de combat existants et susceptibles de succéder aux F-16 dans le cadre du « Belgian Defence – Air Combat Capability (ACCap) Successor Program ».

Ces agences devront fournir, d’ici la fin du mois de novembre, des données chiffrées et notamment combien d’appareils sont nécessaires selon elles pour assurer les missions demandées, en Belgique et à l’étranger, ainsi que l’entraînement au quotidien des pilotes. M. Trappier a annoncé que la France – en l’occurrence la Direction générale de l’Armement (DGA), dépendant du ministère de la Défense – répondrait à ce questionnaire en proposant le Rafale dans son « dernier standard à jour » au moment de la signature du contrat.

« C’est à dire à priori le F3R qui sera disponible, certifié, qualifié, à partir de 2018 », a-t-il expliqué lors d’un entretien accordé à l’agence BELGA. Cette version intègrera des améliorations du système d’armement et de navigation, des liaisons de données, du radar RBE2 et du système de guerre électronique Spectra par rapport au Rafale actuellement en service.

Il a mis en avant le côté « polyvalent » de l’avion de combat français, un bimoteur que Dassault qualifie souvent en anglais d' »omnirole » car le même appareil peut exécuter des missions de chasse, de bombardement – y compris nucléaire – et de reconnaissance.

« Nous avons un avion qui fait tout », a-t-il insisté, en mettant en doute le caractère polyvalent du F-35. M. Trappier s’est toutefois refusé à révéler toute information sur la quantité d’appareils proposée ni sur le prix unitaire, réservant ces chiffres confidentiels « aux autorités belges ». Mais il a souligné que lors de la compétition aux Pays-Bas « entre nos prix et le prix de Lockheed à l’époque, on était très proches ».

« Et depuis la courbe (du prix du F-35) n’a fait que monter, nous elle est restée plate », a dit le PDG de Dassault, tout en admettant que le prix du JSF finira par baisser. « J’espère pour eux (Lockheed) », a-t-il lancé en évoquant un prix actuel de plus de cent millions de dollars l’unité. Pour le budget prévu par La Haye, Dassault aurait pu fournir 85 Rafale, alors que la commande néerlandaise sera finalement de 37 F-35.

« On pense aussi que le coût de l’heure de vol d’un Rafale sera bien moindre que le coût du F-35 si l’on en croit les premiers retours d’expérience », a encore affirmé le PDG de Dassault. Sur le plan économique – bien que formellement une nouvelle directive européenne interdit de demander des compensations économiques lors d’achats militaires -, Dassault et ses partenaires du GIE Rafale ainsi que leurs 500 sous-traitants « sont capables d’apporter au tissu industriel et économique belge, dans les trois Régions, un savoir-faire aéronautique militaire et civil », a assuré M. Trappier en se refusant, là aussi, de révéler un pourcentage de retombées.

« Nous sommes (Dassault, Safran et Thales) dans la dualité des technologies (militaires et civiles). On cherchera des partenaires qui sont capables de répondre à ces deux problématiques. On verra les règles » décidées por le gouvernement fédéral », a-t-il dit. La Défense espère obtenir en 2018 du prochain gouvernement l’autorisation d’acquérir un nouvel avion de combat pour succéder aux F-16 vieillissants entre 2023 et 2028, année de la fin de vie prévue des derniers exemplaires de cet appareil. Les autres candidats à ce marché d’au moins quatre milliards d’euros devraient être le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing, le JAS-39 Gripen de Saab et l’Eurofighter d’Airbus Group, des appareils également proposés au Danemark.

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