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Des accompagnateurs de train manifestent devant la gare de Liège-Guillemins

Une vingtaine d’accompagnateurs de trains déguisés en « agents agressés » ont manifesté leur mécontentement devant la gare des Guillemins à Liège, mercredi matin. Leur mouvement vise à attirer l’attention de la direction sans nuire à la mobilité des passagers.

« Depuis quelques temps, la violence dans les trains augmente », explique Tony Oliveri, accompagnateur agressé par des passagers le 7 décembre à Huy. « Au-delà des blessures physiques, on se sent psychologiquement lésé. Nous voulons provoquer le débat, car la violence empoisonne notre travail et notre vie. »

Réunis en front commun, les syndicats réclament 5% d’effectif supplémentaire, soit l’engagement de 14 agents. Ils souhaitent également doubler la brigade anti-fraude, qui passerait de deux à quatre agents, et davantage de personnel Sécurail. « Tout est lié: il y a plus de voyageurs et de trains qu’auparavant, mais moins de personnel, ce qui implique plus de travail et des retards », précise Thierry Moers (CGSP Cheminots).

« Un service de moins bonne qualité est aussi un vecteur d’agression », insiste Marianne Lerouge (CSC-Transcom). « Les trains sales, les locomotives en panne. Les accompagnateurs sont en première ligne pour recevoir toutes les critiques des voyageurs, qui sont fondées. Il y a une dégradation du service. »

Les syndicats attendent une réaction de la direction, mais la CGSP Cheminots a déjà déposé un préavis de grève pour le 3 janvier.

« C’est la Holding qui s’occupe de la sécurité »

La sécurisation des trains sur le réseau ferroviaire est assuré par Sécurail, géré par la SNCB-Holding, a indiqué mercredi une porte-parole de la SNCB, Claire Gilissen, à la suite du mécontentement des accompagnateurs de train.

« Avant 2005, les budgets accompagnateurs et sécurité étaient entre les mains de la SNCB. Depuis la scission en deux entités, la SNCB est en charge des accompagnateurs et la SNCB-Holding de la sécurisation, via Sécurail », explique Mme Gilissen. Les syndicats se trompent d’interlocuteur, poursuit-elle.

Auparavant, deux personnes accompagnaient chaque train. Désormais, seuls 25% des convois sont encore accompagnés par deux personnes, mais « pour des raisons matérielles ». La plupart du temps, un seul accompagnateur se trouve à bord « pour assurer le service », précise la porte-parole.

« La SNCB n’a pas de budget pour la sécurisation des trains. On a le nombre suffisant d’accompagnateurs pour assurer le service », souligne-t-elle. « La SNCB veut bien essayer d’augmenter les effectifs », mais les syndicats, réunis en front commun, réclament 5% d’agents en plus, soit 14 personnes. « C’est beaucoup trop », d’après Mme Gilissen.

La direction de la SNCB a proposé de réunir les syndicats ce jeudi, pour leur expliquer la situation, mais ces derniers n’ont pas encore confirmé leur présence, a conclu la porte-parole.

Le Vif.be, avec Belga

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