Denis Ducarme (MR). © Belga

Denis Ducarme: « Ma confiance en ce Comité de concertation est ébranlée »

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Les libéraux francophones sont fous furieux après le nouveau tour de vis. Et, souligne l’ancien ministre, au bord de la rupture par rapport à la majorité fédérale.

Les libéraux francophones semblent furieux des décisions du Comité de concertation?

Je le dis très clairement: ma confiance en ce Comité de concertation est ébranlée. Comme ancien ministre des Indépendants, je ne me retrouve pas du tout dans ces décisions.

Je sais que les représentants du MR – Pierre-Yves Jeholet, David Clarinval et Sophie Wilmès – ont tenté de faire entendre notre voix. Mais ce qu’il en ressort fait qu’il m’est très difficile de soutenir ces décisions.

Dans quel sens?

Nous nous étions entendus sur le fait qu’il n’y aurait pas de marche arrière et on referme les métiers de contact trois semaines après les avoir réouvert. C’est un lockdown qui ne dit pas son nom. Pour les gens qui ont besoin de travailler, ce paquet de mesures, c’est du sang et des larmes.

On aurait pu estimer qu’il fallait agir plus tôt,, dans certains clusters identifiés, notamment dans les écoles. On a vu une caricature circuler sur les réseaux sociaux ces derniers temps, avec Frank Vandenbroucke disant à Alexander De Croo que le problème se situe dans les écoles, avec en réponse: « Alors, on va fermer les coiffeurs ». C’est ce qui arrive. Je suis fortement ébranlé.

Votre président de parti parle de « triple échec »…

Oui, il a raison de le faire, parce que l’on part aussi du principe que la vaccination etle tracing ne sont pas au rendez-vous.

Allez-vous en tirer des conclusions?

Quand je dis que ma confiance en ce Comité et en ce gouvernement fédéral est ébranlée, c’est très grave. Oui, quelque chose s’est cassé, pour nous. On ne parle pas encore de rupture de confiance, mais nous avons vraiment le sentiment de ne pas avoir été entendus, alors que trois membres libéraux se sont exprimés au sein du Comité de concertation.

Vous craignez que ces décisions soient mal reçues dans la population?

J’ai gardé beaucoup de contact avec les indépendants et les fédérations, on sent depuis quelque temps qu’il y a un problème d’adhésion. Ici, on est à la rupture. Les Belges sont généralement assez disciplinés par rapport à d’autres peuples européens, mais cette fois, je crains que cela ne déborde.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire