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Démission de Vande Lanotte : un premier tour de piste pour les libéraux ?

Le conciliateur royal Johan Vande Lanotte (SP.A) rend son tablier au Roi : épilogue logique de trois mois de mission infructueuse. Les libéraux pourraient être invités à donner un peu d’air frais à une négociation à sept (N-VA, CD&V, SP.A, Groen !, PS, CDH, Ecolo) définitivement irrespirable.

Impossible de continuer davantage de la sorte. De tourner indéfiniment en rond sans un espoir raisonnable de briser la spirale infernale. Au 227e jour de la crise politique, le conciliateur royal Johan Vande Lanotte (SP.A) est sur le point de jeter l’éponge entre les mains du Roi. Pas trop tôt : trois mois ont été passés à tenter vainement de ranimer la seule formule de négociation jusqu’ici essayée depuis le scrutin du 10 juin. Le conciliateur s’est épuisé à convaincre les sept partis impliqués (N-VA, CD&V, SP.A, Groen !, PS, CDH, Ecolo) à poser le geste qu’ils n’ont plus fait depuis… le 3 septembre : se rasseoir ensemble autour d’une même table. C’est dire si on est loin. Si en réalité on n’en est nulle part.

Continuer de la sorte devenait franchement risible : « faire comme si », se revoir séparément entre partis flamands d’une part et partis francophones d’autre part, avec un Johan Vande Lanotte faisant office de go between, et tout cela pour n’avoir plus rien à se dire : ce n’était plus politiquement tenable. Surtout trois jours après l’appel citoyen à mettre fin à l’impasse, lancé dans les rues de Bruxelles.

La balle, une fois de plus, est renvoyée au Palais. On voit mal Albert II persister à privilégier encore une formule qui fait clairement aveu de faillite. Ce qui, sauf à envisager le pire et un retour aux urnes, pourrait ou devrait ouvrir la porte des négociations aux libéraux. Au MR, deuxième formation politique francophone et première à Bruxelles, qui piaffent au balcon depuis juin dernier. Peut-être aussi à l’Open VLD, récemment revenu à de meilleurs sentiments quant à la perspective de jouer la carte du gouvernement…. après l’avoir fait chuter en avril dernier. La famille libérale remise dans le parcours, d’autres partis feront-ils place nette ? Les Verts ont manifesté des signes de ras-le-bol. Ce qui ne serait pas pour déplaire à Bart De Wever, allergique depuis le début à la présence des Ecolos dans la négociation. A moins que le patron de la N-VA ne réserve une surprise du chef dont il a le secret.

PIERRE HAVAUX

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