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Demandes d’asile: le personnel à l’Office des Etrangers est « à bout »

La CSC Services publics dénonce le manque de personnel à l’Office des Etrangers, et plus particulièrement au sein du dispatching de Fedasil.

La CSC réclame depuis plusieurs mois, voire des années, que les moyens humains soient renforcés au sein de Fedasil, souligne la syndicaliste. « Le personnel du dispatching est de plus en plus souvent malade en raison du stress auquel il fait face », détaille Mme De Leeuw. « Chaque jour, des dizaines de demandeurs d’asile s’y présentent dès l’aube. Malgré les efforts des travailleurs, les migrants dont la demande ne peut être enregistrée finissent par se désespérer et on en arrive à des drames comme lorsque l’un d’eux s’était immolé en avril dernier. La sécurité doit aussi être renforcée. » La charge de travail s’alourdit en raison de l’afflux de demandeurs d’asile, mais le personnel n’est pas renforcé, ni au dispatching, ni dans les centres, dénonce le syndicat chrétien.

Du cake et des citrons

La CSC Services publics a mené une action mercredi matin à Bruxelles devant le centre de dispatching de Fedasil, l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, pour dénoncer le manque de personnel chez Fedasil face à l’afflux de migrants. Une dizaine de ses membres a distribué de l’eau et du cake aux demandeurs d’asile qui faisaient la file devant le bâtiment afin de leur souhaiter la bienvenue en Belgique. Quant au personnel de Fedasil, il s’est vu offrir des citrons, symbole selon les syndicalistes de la façon dont il travaille sous pression. « Nous voulons rappeler à la direction de Fedasil les conditions de travail difficiles de son personnel en raison du manque d’effectifs, au dispatching de Bruxelles comme dans tous les centres du pays. Ce dernier mois, la direction de Fedasil nous promet de nouveaux engagements via des contrats déterminés dont le nombre varie d’une réunion à l’autre et qui n’ont toujours pas eu lieu », a indiqué Silvana Bossio, secrétaire nationale à la CSC Services publics. « Les 35 employés du dispatching de Fedasil répartissent quotidiennement 300 demandeurs d’asile dans les différents centres mais la file est bien plus longue et ceux qui ne peuvent être pris en charge, se retrouvent à la rue. Le personnel travaille sous pression, doit faire face à des demandeurs parfois légitimement excédés. Il travaille en première ligne et attend des renforts qui n’arrivent pas », a-t-elle conclu.

Fedasil réfute

Selon Mieke Candaele, la directrice communication de l’agence, Fedasil s’est lancée dans une procédure de recrutement de 130 nouveaux employés, qui seront embauchés aussi rapidement que possible. « Nous sommes conscients de la pression que subit le personnel de Fedasil et de ses conditions de travail difficiles. Actuellement, nous mettons tout en oeuvre pour engager 130 nouveaux employés aussi vite que possible et les syndicats le savent très bien. Seize employés travaillent au dispatching dont trois engagés au cours des dernières semaines. Les entretiens ont déjà commencé pour en recruter trois nouveaux dans les semaines qui viennent. Quand les syndicats disent que les renforts n’arrivent pas, c’est faux », a indiqué Mieke Candaele, directrice communication de Fedasil. « Pour les emplois à pourvoir le plus rapidement, nous puisons dans notre réserve de candidatures pour pouvoir lancer les procédures rapidement. Mais il faut rester réaliste, la publication des annonces d’emplois, la sélection, les entretiens et la signature des contrats prend un certain temps et on ne peut pas engager tout le monde du jour au lendemain », a-t-elle conclu.

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