Delphine Boël forcera-t-elle le roi Albert à abdiquer?

Une abdication à l’improviste. C’est ainsi que le spécialiste de la royauté Jan Van den Berghe décrit ce qu’attend peut-être la Belgique suite au procès intenté par Delphine Boël contre le roi Albert et deux de ses enfants.

En Belgique, l’abdication n’est pas prévue par la constitution, il n’y a jamais eu d’abdication volontaire et le roi n’a pas certainement pas l’intention de relancer le débat sur l’avenir de la monarchie en abdiquant. Ce serait d’ailleurs faire preuve de très peu de perspicacité politique que d’installer Philippe sur le trône juste avant les élections de 2014 et suite à une année qui est en train de tourner en annus horribilis pour le roi et sa famille.

La semaine dernière, la vie d’Albert aura connu quelques nouveaux soubresauts lorsque Delphine l’a cité lui, le prince héritier Philippe et la princesse Astrid à comparaître pour prouver sa paternité grâce à un test ADN. Pourtant rien de bien neuf, puisque tout le pays sait déjà que Delphine est la fille d’Albert et presque plus personne n’y trouve à redire. Seul Albert semble encore le nier. Si Delphine Boël a très peu de chances de réussir son coup devant le tribunal- puisque qu’elle n’a aucune de chance de faire analyser l’ADN du roi – le procès et la polémique qui en découle auront profondément touché le roi.

Ceci dit, selon le spécialiste de la royauté Jan Van den Berghe sur Radio 1, Delphine Boël pourrait bien réussir – sciemment ou non- par un effet de ricochet. Ce procès pourrait être bel et bien la goutte qui fait déborder le vase. Tradition ou pas, sens du devoir ou pas, Philippe prêt à coiffer la couronne ou pas, pour le roi Albert aussi, trop c’est trop.

Il ne reste plus que deux alternatives à l’abdication pour le roi. Ou bien il reconnaît que Delphine Boël est sa fille et il met fin à ce qui n’est somme toute qu’une dispute familiale et réduit l’affaire à ce qu’elle est, à savoir une question privée. Hypothèse peu probable puisque depuis 1999, le roi n’a saisi aucune occasion de le faire et qu’il existe peu de chance qu’il le fasse encore. Ou bien il se résigne à se voir lui, sa famille, sa fonction, l’institution qu’il représente, perpétuellement traîner dans la boue. Avec à la clé un procès qui traîne en longueur et des rumeurs qui ne cesseront de remonter à la surface. Delphine Boël ne le laissera jamais tranquille et quelle que soit l’issue du procès. Elle continuera à le harceler, à l’insulter et à lui porter préjudice jusqu’à ce qu’il cède.

Par ailleurs, on se demande quand le gouvernement se décidera à intervenir. Le roi est en train de brûler à la vitesse grand V ses derniers restes de légitimité et le respect que la population pourrait encore éprouver pour la monarchie. Dans ce contexte, les conseillers du roi Albert commettraient presque une trahison nationale s’ils ne l’obligeaient pas à choisir entre l’acceptation de la paternité et l’abandon du trône.
Eddy Eerdekens

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire