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Défi est-il bien certain de pouvoir participer aux élections européennes ?

Muriel Lefevre

Si le parti a déjà établi sa liste pour les élections européennes, il n’est pas pour autant certain de pouvoir se présenter. Il doit en effet récolter 5000 signatures d’ici ce weekend. Et il semble qu’il en manque encore quelques-unes selon De Standaard.

Quiconque souhaite participer aux élections européennes dans notre pays a deux options. Soit cinq parlementaires belges de leur propre groupe linguistique (par exemple, cinq parlementaires belges appartenant au groupe linguistique français) signent l’acte de présentation, soit la liste doit recueillir 5 000 signatures d’électeurs inscrits sur la liste des électeurs d’une commune de la circonscription électorale wallonne ou de la circonscription électorale de Bruxelles capitale. Comme Défi n’a que deux députés, il n’a d’autres choix que d’opter pour la deuxième option.

Or la date de clôture des listes des candidats est le weekend du 29 et 30 mars 2019. Il faut donc obtenir les signatures avant cette date. Ensuite, le 1er avril, les listes seront provisoirement arrêtées. Elles ne seront définitivement arrêtées que le 4 avril 2019, soit après le contrôle des irrégularités. C’est seulement alors que la liste en question pourra être considérée comme définitive, à condition, bien sûr, qu’aucun recours n’ait été introduit.

Selon le Standaard, Défi n’aurait pas encore toutes les signatures nécessaires. La procédure est en effet fastidieuse puisque les partis doivent faire faire cachetonner physiquement chaque formulaire en papier dans les maisons communales où résident les signataires. En plus un formulaire sur cinq serait rejeté en raison d’erreurs de forme.

« Nos militants sont toujours et en nombres sur le terrain cette semaine « , déclare une porte-parole du parti au quotidien. Défi ne saurait pas exactement combien de signatures manquent. « Nous attendons l’approbation de plusieurs centaines de signatures en ce moment  » précise encore la porte-parole au Standaard, qui stipule par ailleurs que le parti n’est pas pour autant inquiet.

Benoît Cassart, tête de liste wallonne pour Défi à l’Europe

Benoît Cassart, licencié en sciences économiques de l’UCL, éleveur bovin dans la commune de Havelange (province de Namur) et fondateur de la société Fabroca, spécialisée dans la génétique bovine, tirera la liste de Défi à l’Europe, a annoncé le président du parti amarante Olivier Maingain. La députée bruxelloise et de la Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Persoons occupera la 2e place de la liste. « Je suis le président comblé d’un parti qui présente des candidats d’horizons divers aux engagements sincères », a commenté Olivier Maingain qui « n’ambitionnait pas personnellement d’être élu à l’Europe » mais poussera néanmoins la liste. « Je suis convaincu qu’il faut organiser un passage de témoin en bon ordre, avec des candidats capables d’assurer l’avenir », a-t-il précisé. C’est donc Benoit Cassart qui mènera la liste de Défi pour l’Europe. Père de 4 enfants, le quinquagénaire, qui est également secrétaire général de la fédération du commerce de bétail et de viande depuis 1995, a déjà été candidat aux européennes. C’était en 2014, sur une liste MR. Se définissant comme « libéral social » pour qui « le libéralisme ne sert à rien s’il n’apporte pas du bien-être aux gens », l’homme explique son attachement à l’Europe par « la plus-value réelle et concrète qu’elle apporte ».

Sur la liste européenne du parti amarante, il sera suivi par Caroline Persoons. Députée bruxelloise et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’ancienne échevine de la culture de Woluwe-Saint-Pierre se battra « pour une politique migratoire généreuse, digne mais structurée, claire et partagée ainsi que pour l’apprentissage des langues européennes par tous », a-t-elle déclaré.

Il existe depuis peu une version en ligne pour introduire les 5000 signatures, mais son fonctionnement serait pour le moins fastidieux. Le système n’a été lancé qu’à la mi-février, un peu juste en ce qui concerne le timing donc, et son utilisation serait « encore plus pénible que le tax-on-web ».

La plupart des partis qui utilisent ce système en sont pour le moins insatisfait. Actuellement, 282 listes ont été soumises via l’outil, mais ensemble, elles n’ont produit que 1 200 signatures, soit une moyenne de 4 par liste.

Une injustice belge

Dans les pays voisins, les seuils pour établir une liste sont plus bas. Aux Pays-Bas, il suffit d’une trentaine de citoyens pour soutenir une liste. En France, le règlement électoral n’exige même pas de signatures et en Allemagne il ne faut que 4.000 signatures qui peuvent provenir de tout le pays.

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