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Déconfinement : quand pourra-t-on reprendre une vie normale ?

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Aller à un concert, arrêter de porter le masque et se désinfecter les mains, embrasser ses collègues ou aller danser dans un club. Quand pourrons-nous refaire toutes ces choses qui étaient si banales il y a quelques mois ? Tentative de réponse.

Nous n’avons que deux options pour nous débarrasser du Covid-19 : l’arrivée d’un traitement ou l’arrivée d’un vaccin.

L’option de l’immunité collective a été balayée par la plupart des experts puisqu’elle nous coûterait beaucoup trop en termes de vies. En Belgique, il a en effet fallu 10.000 morts lors de la première vague pour obtenir 5 % d’immunité. Sachant que l’immunité collective s’obtient avec 60 % à 70 % de séroprévalence (de personnes possédant des anticorps), on comprend le nombre de vies sacrifiées qu’impliquerait un tel choix.

Concernant le traitement, il n’existe pour l’heure aucun médicament suffisamment efficace (qui permettrait de supprimer 80 à 90 % des cas graves) pour nous permettre de vivre à nouveau normalement.

À l’heure actuelle, la meilleure option qui s’offre à nous pour éradiquer le coronavirus est donc celle du vaccin. À condition qu’un nombre suffisant de personnes puissent être vaccinées et que la durée d’efficacité du vaccin permette d’atteindre l’immunité collective afin de stopper l’épidémie.

Alexander De Croo a annoncé que la campagne de vaccination commencerait en Belgique dès le 5 janvier.

En attendant que la campagne de vaccination porte ses fruits, quelles sont nos perspectives?

Le ministre de la Santé, Frank Vandenbrouck a donné les conditions d’un prochain déconfinement qui doit se dérouler selon deux phases : lorsque nous sommes en phase descendante des chiffres (comme actuellement) et lorsque nous sommes en phase de gestion, c’est-à-dire lorsque les chiffres sont suffisamment bas pour se permettre certains assouplissements tout en évitant une nouvelle flambée du virus. C’est là où nous avons échoué au début de l’automne. On ne parle donc pas ici de reprendre une vie tout à fait normale.

Avant de pouvoir procéder à de nouvelles ouvertures, par exemple celle de l’Horeca, le ministre a émis des conditions qui doivent être cumulatives :

  • Les nouvelles hospitalisations doivent être en dessous de 75 entrées par jours pendant au moins une semaine.
  • Le nombre de contaminations doit être inférieur à 100 cas par 100.000 habitants sur les 14 derniers jours. Cela correspond environ à 800 nouveaux tests positifs par jour.
  • Ces deux premiers indicateurs doivent être à la baisse.
  • Et enfin, le taux de positivité (le pourcentage de tests positifs parmi ceux réalisés) doit être inférieur à 3%.

Où en est-on aujourd’hui ?

Si les chiffres continuent leur descente depuis des semaines, nous sommes encore loin des objectifs avancés par le ministre.

En effet, selon les derniers chiffres disponibles :

  • 198 admissions à l’hôpital ont été enregistrées du 26 novembre au 2 décembre
  • 2.304 cas ont été diagnostiqués par jour du 23 au 29 novembre. Pour les mêmes dates, l’incidence s’établit à 334.4 cas pour 100.000 habitants en moyenne.
  • Le taux de positivité est lui à 9.7 %

On est donc loin du compte. A titre de comparaison, on peut regarder les chiffres tels qu’ils étaient au moment où nous avons été déconfinés (progressivement) en mai dernier.

Le 4 mai, les travailleurs pour lesquels le télétravail était impossible ont pu recommencer à travailler et le port du masque a commencé à être recommandé dans l’espace public (pas obligatoire).

Ce jour-là, les chiffres étaient les suivants :

  • 84 admissions à l’hôpital
  • 2304.7 cas en moyenne par jours lors des 7 derniers jours
  • On ne calculait pas le taux d’incidence ni celui de positivité à ce moment-là

Le 8 juin, l’Horeca a pu ouvrir à nouveau ses portes. Comment étaient les chiffres ?

  • On était alors plus qu’à 28 hospitalisations par jour en moyenne lors de 7 derniers jours
  • 1002 cas confirmés lors des 7 derniers jours
  • On ne calculait toujours pas le taux d’incidence, ni celui de positivité

La patience est donc de rigueur avant d’envisager de nouveaux assouplissements des mesures.

Enfin, pour déclarer la fin de l’épidémie sur notre territoire, il faudra attendre une période de 28 jours (soit deux fois le temps d’incubation du coronavirus) sans nouveau cas déclaré. La route est encore longue…

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