Déconfinement : « Le social-santé, grand oublié des plans de sortie de crise »

« La sortie de crise sans le non marchand, c’est prendre l’avion en oubliant ses bagages! « , a réagi samedi la CNE au lendemain des décisions de déconfinement progressives présentées par le Conseil national de sécurité (CNS).

Le syndicat des employés regrette de n’avoir pu se faire entendre « bien qu’il ait transmis des tas d’informations utiles au ‘GEES’ (Groupe d’Experts en charge de l’Exit Strategy, NDLR) et aux membres du Conseil national de sécurité ».

« Pour remettre en route notre société progressivement en fin de crise, nous devrons non seulement relancer la consommation interne et les entreprises de production, mais aussi veiller à la fois à :

  • garantir des services de qualité qui permettent au personnel, aux clients, aux bénéficiaires, bref, à la population, d’être en mesure de reprendre le travail dans de bonnes conditions;
  • maintenir également des mesures de protection afin d’éviter une deuxième vague mortifère,
  • mais aussi d’assurer le ‘rattrapage’ des soins et diagnostics de tous ces ‘cas non urgents’ qui, entretemps sont devenus urgents ou graves;
  • et soigner cette société du traumatisme vécu pendant la crise, redonner du sens, de l’humanité…,  » avançait la CNE le 20 avril.

Plaidoyer laissé sans réponse, semble-t-il. « Les décisions du CNS se sont focalisées sur l’économique (entreprises B2B, commerces, …) et l’enseignement. Pourtant, l’accueil des tout petits sera un défi. La relance de l’activité de soins (hors Covid) en hôpital comme à domicile ne sera pas une sinécure avec du personnel épuisé, les capacités de dépistage en hébergement (ainés, handicapés, …) restent totalement insuffisantes, les services d’aide aux populations n’arrivent pas à rencontrer les besoins aggravés par la crise, etc. », liste le syndicat pour qui « les choix faits illustrent parfaitement l’orientation choisie pour l’après crise ».

« Le personnel de terrain qui, depuis de semaines, est mis en danger par des décisions imposées sans aucune concertation avec les représentants syndicaux du secteur, n’oubliera pas. La rentrée sera chaude! « , prévient la CNE.

Un contact est prévu le mardi 28 avril entre le secteur non marchand et le cabinet de la ministre De Block. Il sera notamment question du fonds « Blouses blanches », cette enveloppe de 400 millions d’euros dégagée pour soulager le personnel infirmier.

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