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Décès de Mawda : Au nom du secret de l’instruction, Jambon laisse les questions sans réponse

Le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, a laissé les députés de l’opposition sur leur faim à propos du décès de Mawda. La plupart de leurs questions sur les circonstances qui ont mené à la mort de la fillette et la façon dont ont été traités ensuite les protagonistes de cette affaire sont restées sans réponse.

Le ministre de l’Intérieur a dressé le cadre général dans lequel les policiers sont autorisés à faire usage de leur arme à feu, conformément à la loi de police. Il a également indiqué les effectifs de la police de la route présents lors du drame dans les provinces où a eu lieu la poursuite de la camionnette dans lequel Mawda se trouvait en compagnie de ses parents et d’autres migrants, à savoir respectivement trois équipes de deux agents en province de Namur et de Hainaut.

Comment s’est déroulée la poursuite? Comment ont été traités les parents alors que leur fille se trouvait dans un état critique? Ont-ils été enfermés avec leur autre enfant de 4 ans? A-t-on laissé partir les autres migrants -y compris peut-être les passeurs- qui se trouvaient dans la camionnette? etc. Les députés Benoît Hellings et Wouter De Vriendt (Ecolo-Groen), Marco Van Hees (PTB), Eric Thiébaut (PS) et Meryame Kitir (sp.a) n’ont pas obtenu de réponse à ces questions.

Une instruction judiciaire est en cours, a justifié le ministre. Dans ce cadre, le juge d’instruction a requis une enquête au service d’enquête du Comité P, qui contrôle l’action de la police, et le service d’enquête rend compte directement au juge d’instruction.

Le Sypol favorable à l’installation de caméras sur les véhicules d’intervention

Le syndicat Sypol plaide pour l’installation de caméras embarquées sur les véhicules d’intervention de la police. Cela aurait permis d’apporter des réponses sur le déroulement des faits qui ont coûté la vie à la petite Mawda, estime mercredi l’organisation dans un communiqué.

Le Sypol a longtemps réclamé que les agents soient équipés de « bodycams » lors de certaines interventions et se félicite que ces dispositifs soient désormais ponctuellement adoptés par certains services.

Le Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS) se refuse quant à lui à toute réaction de ce type à chaud. L’organisation estime qu’il faut plutôt évaluer la situation des forces de l’ordre dans son ensemble. Le SNPS a porté la question des moyens dont dispose la police au comité de concertation à Mons peu après les faits et celle de la sécurité au comité supérieur à Bruxelles.

« Il ne nous appartient pas de répondre quant à la responsabilité, mais nous voulons une analyse des moyens mis en oeuvre dans ce dossier, également pour prendre en charge les collègues impliqués », souligne le syndicat.

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