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Débats politiques dans les écoles flamandes: « une tempête dans un verre d’eau »

Le Vif

Le ministre flamand de l’Enseignement Pascal Smet (sp.a) assimile la polémique relative à l’interdiction de débats politiques dans les écoles de Flandre à « une tempête dans un verre d’eau ». « Ni le ministre, ni le gouvernement flamand, ni l’administration scolaire » n’ont pris cette décision, a-t-il souligné samedi.

Il s’agit d’une décision de la commission indépendante « Zorgvuldig Bestuur » (gestion rigoureuse) dans un dossier individuel, précise le ministre. Cette commission, qui s’occupe principalement de traiter des plaintes, a décidé d’appliquer une période de prudence dans les écoles.

Le gouvernement flamand avait en 2011 assoupli la réglementation relative aux activités politiques à l’école, a rappelé M. Smet. Ces activités – organisées par un parti ou un mandataire – sont autorisées en dehors des heures de cours, sans collaboration des établissements et en dehors de la période de prudence de trois mois. Les débats ne font pas partie des activités telles que décrites par la réglementation, souligne le ministre. « Dans ce cas individuel, la commission a élargi le champ d’un décret et a appliqué une réglementation relative à des activités organisées par des politiques aux activités scolaires organisées par l’école, ce qui n’était pas l’objectif fixé », a-t-il ajouté.

Aucun problème n’avait été rapporté jusqu’à cette dernière décision de la commission, a conclu M. Smet, qui prendra contact avec le président de celle-ci mardi. « On verra alors qu’il s’agit d’une tempête dans un verre d’eau et qu’il n’a jamais été question d’interdiction. »

« Propagande politique à l’école »

Les débats ne pourront plus avoir lieu ni à l’intérieur, ni à l’extérieur des murs scolaires, que ce soit pour les élèves ou un autre public, ont écrit ce samedi matin Het Nieuwsblad et De Standaard.

« Cela peut être interprété comme un problème de propagande politique à l’école », explique le département dans son avis. La commission qui a publié cet avis pourra sanctionner les écoles qui ne respecteraient pas les consignes.

Mieke Van Hecke, qui est à la tête de l’enseignement catholique au nord du pays, rejette cette interdiction. « De tels débats sont cruciaux pour l’éducation des jeunes », estime-t-elle.

Un avis partagé par Raymonda Verdyck, de l’enseignement officiel. « Nombre de nos écoles invitent les partis politiques à venir parler dans le cadre de l’éducation civique et la conscience sociale, politique que nous voulons enseigner à nos élèves. »

L’avis du département Enseignement a été mis au jour par Elisabeth Meuleman, du parti de l’opposition Groen, qui l’a découvert lorsqu’un débat auquel elle devait participer a été annulé. « Il faut encourager les débats, pas s’y opposer », insiste-t-elle.

De son côté, le ministre flamand de l’Enseignement Pascal Smet (sp.a) se dit surpris par la position de l’administration. « Je vais clarifier la situation avec les écoles dès le début de la semaine prochaine », ajoute-t-il.

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