Bart De Wever © BELGA

« De Wever va plus loin que Dewinter »

Abderrahim Lahlali, l’avocat qui a interpellé le parquet d’Anvers afin que celui-ci décide s’il y a lieu d’ouvrir une enquête et une procédure pénale concernant les déclarations de Bart De Wever, a accusé jeudi matin ce dernier « d’intimidation » et de « diffamation » sur les ondes de la VRT.

L’avocat considère que la manière dont le bourgmestre d’Anvers a réagi à la plainte pour racisme à son égard constituait « une attaque contre les principes de base de l’Etat de droit ». Il estime par ailleurs que Bart De Wever va plus loin dans ses propos que le leader anversois du Vlaams Belang Filip Dewinter.

« Si je suis condamné pour ceci, c’est ‘game over’. Si la vérité ne peut pas être dite, cela s’arrête ici », avait déclaré mercredi Bart De Wever dans le journal Het Laatste Nieuws, en réaction à la plainte pour racisme déposée à la suite de ses déclarations controversées sur les Berbères.

Le maïeur anversois avait également estimé que le fait que cette plainte ait été déposée par un avocat qui est aussi chef de groupe CD&V au conseil communal de Renaix était contestable.

Ces déclarations constituent « une attaque contre l’Etat de droit », selon Me Lahlali, qui ajoute que les propos de M. De Wever sont diffamants à son égard. Pour l’avocat, les éléments sont réunis pour déposer plainte contre le leader N-VA au sens de la loi contre le racisme, mais aussi en fonction de textes internationaux, comme la Convention européenne des Droits de l’Homme. Il pointe le lien de causalité établi entre l’origine marocaine et même berbère des individus et la tentation de l’extrémisme par M. De Wever. Le même lien aurait été développé entre origine et criminalité, souligne l’avocat qui dénonce une répétition d’amalgames.

« En faisant référence à une origine ethnique, De Wever va plus loin que Filip Dewinter. Ce dernier fait une distinction entre musulmans et non musulmans. Bart De Wever ajoute à cela une élément ethnique », s’insurge Me Lahlali.

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