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De Wever met fin au couplage entre négociations flamandes et fédérales

Aucune discussion pertinente n’est encore intervenue depuis les élections au niveau fédéral, a affirmé lundi l’informateur flamand et président de la N-VA, Bart De Wever, lors du bureau de son parti, réuni au parlement flamand à Bruxelles, pour justifier le coup d’accélérateur donné aux négociations en Flandre.

Une coalition avec le CD&V et l’Open Vld est le seul choix réaliste, a-t-il indiqué, selon des participants à la réunion. Selon M. De Wever, une coalition flamande avec le CD&V et le sp.a aurait compté une trop courte majorité. Il est également apparu que le Vlaams Belang n’est pas un parti de gouvernement, a le président du parti nationaliste.

« Nous respectons le choix de Bart De Wever en Flandre. Mais je veux être clair. Le PS veut une politique plus sociale et plus juste aussi au niveau fédéral », a rapidement réagi sur Twitter le président du PS, Elio Di Rupo. « S’imaginer que le PS pourrait faire l’appoint et dépanner les anciens partenaires de la coalition suédoise pour former un gouvernement fédéral, relève de l’illusion. »

M. De Wever a publié lundi matin, en tant qu’informateur flamand, une « note de départ » pour entamer les négociations gouvernementales pour doter la Flandre d’un nouvel exécutif, tandis que l’ex-vice-Premier ministre fédéral Jan Jambon, a été désigné comme candidat ministre-président par la N-VA pour prendre la tête d’une éventuelle coalition suédoise réunissant, outre les nationalistes, les libéraux de l’Open Vld et les sociaux-chrétiens du CD&V.

La « note de départ » de De Wever vise la création d’au moins 120.000 emplois

La « note de départ », publiée lundi par l’informateur flamand et président de la N-VA Bart De Wever en vue d’entamer des négociations afin de doter la Flandre d’un nouveau gouvernement régional avec une majorité « suédoise », propose d’aider au moins 120.000 Flamands à trouver un emploi ces prochaines années.

Avec, comme objectif: un taux d’emploi de 80%, précise le texte, publié par la direction du parti nationaliste et soumise à deux partenaires possibles de coalition, l’Open Vld et le CD&V, dont le bureau de parti respectif se réunissait en matinée lundi matin – tout comme celui de la N-VA – pour donner le feu vert ou non au lancement du processus de la formation d’un exécutif qui serait dirigé par l’ex-vice-Premier ministre fédéral Jan Jambon, désigné comme son candidat ministre-président lundi par son parti.

En 2018, le taux d’emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans s’élevait à 74,6% en Flandre. « Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour que tous les Flamands, sans distinction aucune, soient tentés par le travail. Parce qu’un emploi est non seulement le levier le plus important dans la lutte contre la pauvreté, mais est également la clé du bien-être personnel et social », précise M. De Wever.

Sa note indique encore que l’agence flamande pour l’emploi VDAB (l’équivalent du Forem en Wallonie et d’Actiris à Bruxelles, ndlr) doit renforcer sa coopération avec les autorités locales et les entreprises.

De cette manière, les demandeurs d’emploi, les nouveaux arrivants et les personnes inactives pourront être guidés de manière intensive par une formation, un recyclage et une voie d’accès au travail. « Chaque nouvel arrivant ayant une perspective professionnelle sera également obligé de s’inscrire auprès du VDAB », poursuit l’informateur.

M. De Wever préconise aussi que la Flandre devienne une « référence mondiale » en termes d’innovation, de transformation numérique et de technologie. La Flandre doit pouvoir concurrencer les grands pays scandinaves et se hisser parmi les principaux acteurs européens, estime-t-il encore.

Cela se fera avec « un capital de risque supplémentaire, des investissements ciblés dans la recherche et le développement, un réseau 5G à l’échelle de la Région, des procédures d’octroi de licences flexibles et une formation de haut niveau », poursuit le document.

Cette « note de départ », doit servir de document de base – il n’est pas « à prendre ou à laisser », a précisé la N-VA – prend aussi en compte la responsabilité et la solidarité comme principes directeurs.

Le texte initial de l’informateur Bart De Wever stipule que la Flandre doit oeuvrer pour la transition vers une société à faibles émissions de carbone. Cela doit être fait principalement en accélérant l’innovation, car c’est la « clé » de la réalisation des engagements contractés par la Belgique et la Flandre dans un contexte européen.

La note ne reprend nulle part la proposition d’instaurer une taxe kilométrique – déjà enterrée en avril dernier par le ministre flamand sortant de la Mobilité, Ben Weyts (N-VA) – ou une consigne sur les bouteilles en plastique et les canettes. Quant au « betonstop » (l’interdiction, d’ici 2040, de toute forme d’urbanisation d’espaces ouverts), il est remplacé par un « bouwshift » (« décalage de construction »).

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