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De Gelder : « Je me joins à ce que mon avocat a dit »

Le Vif

La dernière journée du procès de Kim De Gelder avant l’entrée en délibération du jury s’est terminée par la lecture des 109 questions auxquelles les jurés devront répondre dès vendredi matin. Auparavant, les avocats et le ministère public avaient encore pu prononcer de dernières répliques. L’accusé, lui, n’a rien souhaité ajouter aux propos de son avocat.

Les répliques ont été l’occasion de dernières petites escarmouches entre les plaideurs. Jef Vermassen, avocat des familles d’Elza Van Raemdonck, Corneel Vermeir et Leon Garcia-Arbesu, a reproché à l’avocat de la défense Jaak Haentjens d’avoir lu le mauvais chapitre dans son livre sur les tueurs en série. L’avocat de Kim De Gelder avait en effet cité des passages du livre en matinée pour prouver que son client n’était ni un tueur de masse ni un tueur en série.

Filip Van Hende, l’avocat de la puéricultrice tuée à la crèche Fabeltjesland, s’est dit déçu des surprises présentées par la défense en matinée. « Les lapins que vous avez sortis de votre chapeau ont la myxomatose », a-t-il commenté. Jaak Haentjens avait souligné en matinée que le trouble de la personnalité schizotypique diagnostiqué par les experts chez Kim De Gelder allait tomber dans la catégorie des troubles psychotiques dès mai, à l’entrée en vigueur de la nouvelle norme DSM-V. Filip Van Hende a rappelé que la norme psychiatrique valable actuellement est toujours le DSM-IV.

L’avocat général Yves Van Den Berge a exhorté le jury à ne pas mentionner dans sa motivation la loi du 21 avril 2007 relative à l’internement des personnes souffrant d’un trouble mental « puisqu’elle n’est pas encore entrée en vigueur ». « Si vous y faites référence d’une manière ou d’une autre dans votre motivation, on s’expose à un deuxième procès », a-t-il mis en garde. Cela pourrait en effet mener à un pourvoi en cassation et obliger à recommencer le procès devant une autre cour d’assises.

Invité par le président Koen Defoort à prendre la parole une dernière fois, Kim De Gelder n’a rien souhaité dire de plus. « Je me joins totalement à ce que mon avocat a dit », s’est-il borné à répondre.

Vendredi, après d’ultimes explications fournies par le président, le jury entrera en délibération, probablement vers 10h00. La 109ème question concerne l’état mental de l’accusé à l’heure actuelle.

« Je voulais me prouver que je pouvais tuer »

Au début de son procès, Kim De Gelder a écrit un petit mot. Son avocat l’a lu aujourd’hui à l’audience pour prouver que son client a perdu le contact avec la réalité.

« J’espère une peine clémente » « Pourquoi? Je voulais me prouver à moi-même que je pouvais tuer quelqu’un. Désolé pour les assassinats. Je trouve qu’enfermer quelqu’un de cet âge, c’est plus grave que la mort « , écrit Kim De Gelder dans ce mot.

« Je suis désolé que ça ait duré si longtemps. Si j’avais eu un avocat plus expérimenté, ça se serait passé autrement. Sorry Jaak, j’aurais voulu te révoquer, mais le système pénitentiaire ne m’a pas permis de contacter d’autres avocats », poursuit-il au verso du bout de papier.

Kim De Gelder a écrit ces mots au début du procès, après que Jef Vermassen, avocat de certaines parties civiles, l’eut interpellé avec passion sur son mobile. « C’est le résultat d’un week-end de réflexion », a constaté Jaak Haentjens, l’avocat de De Gelder en brandissant le bout de papier. « Il me l’a montré le lundi matin en me demandant de le lire à l’audience. Je lui ai répondu ‘dis-le toi-même!’. »

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