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De Block ne modifiera pas l’arrêté royal avant octobre 2016

La ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block, n’adoptera pas avant octobre 2016 au plus tôt le nouvel arrêté royal visant à délivrer un numéro Inami aux étudiants francophones actuellement engagés dans des études de médecine, a-t-elle annoncé mardi en commission de la Chambre.

Mme De Block entend d’abord vérifier l’efficacité du filtre aux études de médecine qui devrait être voté la semaine prochaine par le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles avant de modifier ledit arrêté royal.

« J’ai toujours dit qu’il fallait un filtre efficace, sinon le lissage (l’attribution de numéros Inami aux étudiants en cours de formation, ndlr) ne sera pas prolongé », a indiqué mardi la ministre. « Or, la Communauté française a décidé d’organiser son filtre en fin de 1er BAC, en juin, avec encore une possibilité de deuxième session en septembre, plus les éventuelles possibilités de recours juridiques, ce qui fait qu’il faudra attendre octobre 2016 pour connaître le nombre d’étudiants qui passeront effectivement en 2e année » et mesurer ainsi l’efficacité réelle du filtre francophone, a-t-elle expliqué.

Selon la ministre, les étudiants francophones en médecine qui seront diplômés en 2015 et 2016 n’ont toutefois pas de souci à se faire quant à l’obtention d’un numéro Inami « car il reste encore des attestations en suffisance ».

Pour ceux qui sortiront de l’université en 2017 en revanche, il n’y a pour l’heure et en absence d’un nouvel arrêté royal, aucune garantie qu’ils disposeront tous du précieux sésame. Pour la ministre De Block, la responsabilité de cette situation en revient au ministre Marcourt.

« S’il avait instauré comme la Flandre un examen d’entrée plutôt qu’un filtre en fin d’année, on aurait été fixé sur l’efficacité du système dès ce mois d’octobre déjà… », fait-elle valoir.

« Manifestement, Maggie De Block ne comprend pas notre dispositif »

Le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, a dit mardi ne pas douter de l’efficacité du filtre aux études de médecine qui sera instauré dès l’année prochaine en Fédération Wallonie-Bruxelles. Il n’a dès lors pas de craintes quant à l’octroi d’un numéro Inami aux étudiants engagés dans cette filière malgré les propos mardi de la ministre fédérale de la Santé.

« Manifestement, Maggie De Block ne comprend pas notre dispositif tel qu’approuvé par le Conseil d’Etat et la Cour constitutionnelle », a réagi mardi en début de soirée M. Marcourt après les déclarations de Mme De Block en commission de la Chambre.

Vu les « doutes » qui persistent, selon elle, quant à l’efficacité du filtre francophone organisé dès l’année prochaine en fin de 1er BAC de médecine, celle-ci a annoncé mardi sa décision de reporter à octobre 2016 au plus tôt l’adoption de l’arrêté royal visant à octroyer un numéro Inami aux étudiants francophones engagés dans la filière médicale.

Interrogé par Belga, M. Marcourt dit ne « pas comprendre le raisonnement » de Mme De Block qui « ne demande pas à la Flandre d’avoir un numerus fixus », alors qu’elle semble le préconiser pour la Fédération.

Pour le ministre francophone, « il est inquiétant de voir la lenteur du fédéral pour traiter ce problème important pour la santé publique ».

Le ministre Marcourt n’a en effet cessé de dénoncer ces derniers mois l’inadéquation qui existe, selon lui, entre l’offre médicale et les besoins de santé en raison du contingentement fédéral de praticiens. Une situation qui, sans changement, devrait empirer au sud du pays dans les années à venir, d’après lui.

Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles doit approuver la semaine prochaine le projet de décret instaurant un filtre en fin de 1er BAC de médecine. Ce mécanisme doit permettre à la Fédération d’aligner le nombre de ses diplômés en médecine sur le quota de praticiens fixé par le fédéral.

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