Un menu très éclectique pour un bureau plus technique que politique. © VALENTIN BIANCHI/HANS LUCAS

Dans les coulisses du bureau politique du Parti populaire

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

Le mardi soir, Mischaël Modrikamen réunit autour de lui les membres du Bureau politique du Parti populaire. Le Vif/L’Express y était aussi. Et tout est vrai.

Durant sept semaines, focus sur un parti francophone en lice pour le scrutin du 26 mai prochain. Cette semaine: le PP.

Trois chiennes à longs poils qui minaudent pour une bouchée de riz sauté, une dame, la secrétaire générale du parti et épouse du président, un représentant par province ou par arrondissement, le responsable de la communication, le trésorier : en tête de table, le président arrive, des affiches sur lesquelles il y a à chaque fois trois candidats, dont la tête de liste à l’Europe Yasmine Dehaene-Modrikamen dont le nom prend beaucoup de place et d’autres feuilles sous le bras. Il s’assied et il dit  » bon les amis, la situation politique « .

Le député fédéral Aldo Carcaci lève le doigt, il dit  » Président « , et il commence à parler de la petite dotation à laquelle le PP devrait avoir droit parce qu’il avait présenté en 2014 une liste dans le Brabant flamand.  » Et alors ?  » demande le président, en se tenant les mains serrées devant sa bouche et en demandant qu’on aille mettre en cuisine les plats pas vides de riz sauté qui fument encore sur la grande table du Bureau.  » Nous devons voir, président, comment je dois intervenir en plénière « , répond Aldo Carcaci et puis le président passe à la vraie question du jour, les dépôts des listes définitives et les recours déposés par et les recours déposés contre  » cette saloperie  » d’Aldo Mungo.  » Il y en a chez Willem aussi « , dit la secrétaire générale en parlant du trésorier et responsable du Brabant wallon, Willem Toutenhoofd,  » non mais attends Yasmine, je suis en train de faire le tour « , dit le président.  » Nous avons déposé partout des observations sur les recours de La Droite « , ajoute-t-il, et la secrétaire regarde le vice-président, Bruno Berrendorf, qui est en face d’elle et lui dit  » rho mais en fait Mungo il cherchait encore des signatures dimanche au marché de Jette « .  » Tu permets ?  » l’interrompt le président, qui lui dit qu’elle confond les électeurs et les candidats.

Ensuite le président évoque le référé qu’il va plaider contre la RTBF et RTL, il demande l’avis du Bureau, et le vice-président lui répond que c’est lui qui se donne la peine et donc qu’ils sont tous d’accord. Il faut parler de l’impression des flyers et des manifestes aussi, et la secrétaire générale dit qu’à Berchem-Sainte-Agathe la commune veut des affiches avant le 4 avril, alors le président dit  » Yasmine, Yasmine, Yasmine, ce n’est pas de ça qu’on parle « , mais la secrétaire générale continue alors le président doit l’arrêter jusqu’à ce qu’on parle vraiment des affiches, de leur placement, de leur impression et surtout de leur graphisme – les Liégeois trouvent que le 7 est trop petit.

Quand on évoque une vidéo en noir et blanc qui fait peur sur la Belgique qui a changé et que le parti veut diffuser, le représentant carolo dit que franchement il n’est pas fan, et la secrétaire générale qui est aussi responsable de la région de Bruxelles dit qu’à Bruxelles on trouve cette vidéo trop sombre et trop triste, mais le parti la diffusera quand même. On parle aussi de bâches et de remorques, et à la fin la secrétaire générale se lève, ouvre la porte, demande  » Tu veux sortir, chou ?  » à Thatcher, la chienne aux longs poils noirs. Il est 21 h 22, et c’était un bureau très technique, pratique beaucoup plus que politique, explique Mischaël Modrikamen en invitant les participants qui le veulent à prendre un petit whisky au salon, mais pas à Yasmine Dehaene-Modrikamen.

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