Photo prétexte © iStock

Crèche à Roulers : les enfants pauvres et riches n’entrent pas par la même porte

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Selon une information relayée par le quotidien De Morgen, la crèche Snoezel établie à Roulers dispose de deux entrées différentes: une pour les parents qui paient en fonction de leurs revenus et une autre pour Snoezel XL, une « crèche de luxe » au tarif fixe.

Bien que les deux parties de la crèche soient installées dans le même bâtiment, les enfants se tiennent dans des pièces différentes et n’ont aucun contact entre eux. Les puéricultrices sont également affectées à un des deux groupes d’enfants.

Interrogés par De Morgen, les parents expriment leur malaise face à cette situation d’autant plus que dans la « crèche de luxe » les enfants disposent de jouets et de matériel flambant neufs alors que leurs petits camarades moins aisés doivent se contenter de jeux de seconde main.

« Évidemment, mon fils ne se rend pas compte qu’il doit jouer avec des jouets de seconde main » raconte une maman qui utilise le système où l’on paie en fonction de ses revenus, « mais en tant que parent on se sent un peu inférieur. Parce que tout le monde sait qu’on ne peut pas payer la crèche de luxe ». Le même sentiment anime les parents capables de payer la crèche de luxe : « Les vieux jouets d’un côté, les nouvelles marques luxueuses de l’autre. Ils auraient pu s’y prendre autrement. Cette situation me rend mal à l’aise » explique une maman.

Gênée par cette ségrégation, la gérante Caroline Deprez se défend en disant qu’elle ne fait qu’appliquer les règles. Celles-ci stipulent que les deux systèmes, les crèches où les parents paient en fonction de leurs revenus et les établissements à tarif fixe, doivent demeurer séparés. Elle souligne que tous les enfants sont nourris et soignés de la même façon.

Contacté par De Morgen, le cabinet du ministre flamand du Bien-être Jo Vandeurzen, est d’avis que la crèche de Roulers applique les règles de façon un peu trop stricte. « Il est en effet obligatoire de séparer les deux systèmes sur le plan de la comptabilité et de l’administration, mais il s’agit d’une scission virtuelle, il n’est pas nécessaire de séparer les enfants ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire