Coronavirus: un été sans festival pour les Belges, sans garantie pour la culture

Stagiaire Le Vif

Au cours de la conférence de presse qui faisait suite au conseil de sécurité national, la Première ministre a annoncé une série de mesures afin de préparer au mieux le déconfinement. Parmi celles-ci, une décision particulièrement redoutée par les jeunes et le milieu culturel: l’annulation des festivals estivaux.

Aucun rassemblement de masse n’aura lieu avant la fin de l’été. La nouvelle est tombée mercredi soir et a déjà suscité un bon nombre de réactions. Elle exclut donc de toute évidence les grands festivals de musique comme Werchter, Dour Festival, Pukkelpop, ou encore Couleur Café. Les Ardentes ont d’ores et déjà annoncé vouloir reporter le festival à début septembre si les mesures le permettent. Du côté du Dour Festival, on prend cette annonce avec sagesse: « C’était une annonce attendue du côté des festivals. Ca a été une sorte de soulagement d’être fixé. On commençait à voir certains problèmes d’organisation », explique Damien Dufrasne, directeur du festival. Le festival de Dour commençant à être monté aux environs du 20 mai, avec des centaines de travailleurs venant de l’étranger, il était compliqué de pouvoir prévoir correctement la préparation et le déroulement de celui-ci. « En gérant le festival de manière responsable, on se voyait mal trouver des solutions pour accueillir 50.000 personnes dans une plaine. Surtout avec des mesures de déconfinement qui n’ont pas encore été annoncées. »

1.0🇨🇵➡️🇬🇧➡️🇳🇱 La #dourstalgie va durer une année de plus : l’été 2020 sera un été sans Dour Festival 💔

Prenez soin de vous et de vos proches et rendez-vous le 14 juillet 2021.

Lien vers le communiqué dans notre bio.
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#Dourstalgia will last one more year: summer 2020 will be a summer without Dour Festival 💔

Take care of yourself and your loved ones and let’s see each other on the 14 July 2021.

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Mais si l’annonce rassure du côté des organisateurs, c’est parce qu’elle fait, financièrement, baisser la pression qu’ils subissent depuis quelques semaines. Les festivités sont annulées pour cas de force majeure ce qui protège les organisateurs dans les contrats possiblement signés avec les différents partenaires. « Si on avait dû indemniser tous les fournisseurs et payer les cachets des artistes, tous les festivals de Belgique auraient fait faillite. » Une bouffée d’oxygène donc, avant une apnée d’un an pour préparer au mieux la prochaine édition. « La question principale qui se pose, c’est de savoir ce qu’on va faire pendant l’année qui arrive. Comment survivre une année entière sans rentrée d’argent? On ne peut pas compter sur les ventes de billetterie de cette année (les tickets seront échangés contre des vouchers de la même valeur, valables pour les futures éditions; NDLR). C’est assez incertain. » »

Le sort des grands festivals étant scellé, qu’en est-il des évènements de taille moindre? Et avant toute chose, comment différencier les deux? Les experts du CNS ont, à cet effet, été chargés d’élaborer une « définition précise » de la notion de grands, moyens et petits événements, et de déterminer les critères à prendre en considération afin de les autoriser ou non. Le résultat de leurs réflexions est attendu pour le prochain CNS, ce 24 avril. Suite à la conférence de presse, plusieurs voix s’élèvent. Celle de Jan Jambon, ministre de la Culture, entre autres. Il annonçait jeudi en commission du Parlement flamand que la mesure ne concernait que les très grands festivals. « Je ne voudrais pas anticiper sur les décisions du CNS, mais je pense que son jugement sera nuancé », a ajouté Mr Jambon.

Interrogée, Isabelle Bodson, directrice des Festivals de Wallonie, doute que la tenue de festivals, même de plus petite envergure soit une bonne idée. « Même si les décisions du gouvernement vont dans un sens qui nous permet d’organiser les évènements culturels de plus petite taille, il reste cependant compliqué de mettre en place des représentations musicales dans des lieux avec une densité de personnes aussi élevée, tout en respectant les règles de distanciation sociale. » En rentrant en réunion avec les différents acteurs du milieu culturel, l’espoir d’organiser ces plus petits festivals n’était pas grand.

Si le secteur reste suspendu aux décisions du Conseil National de Sécurité,il semble de plus en plus évident que celui-ci aura besoin de soutien dans la relance de l’activité. Damien Dufrasne explique « Ce qui fait le plus peur, c’est l’effet boule de neige. Il y a 3-4 ans, on a réalisé une étude socio-économique concernant le festival de Dour qui a démontré que le festival offre en termes de travail l’équivalent de 225 temps pleins. » Après avoir signé le 10 avril une carte blanche, une grande majorité des acteurs du milieu, ce compris organisateurs de festivals et d’évènements, bookers, managers et propriétaires de salles de concert publient aujourd’hui un communiqué de presse faisant état de leurs craintes et leurs questionnements. Ces derniers appellent d’urgence à un prolongement et à un élargissement des aides et soutiens existants. Toujours aucune réponse de la part du gouvernement.

Julien Roubaud

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