En vingt ans, les effectifs étudiants ont progressé de 36 %. © LAURIE DIEFFEMBACQ/BELGAIMAGE

Coronavirus: Quel soutien pour nos étudiants?

Stagiaire Le Vif

Voilà plus d’un mois que les différentes hautes-écoles et universités de Belgique ont fermé leur porte et ont renvoyé les étudiants chez eux. Si les cours àdistance se sont imposés comme la solution de secours, l’annonce de leur prolongement jusqu’à la fin du quadrimestre inquiète certains étudiants. De plus en plus d’initiatives volent à leur secours.

Les cours à domicile se déroulent depuis maintenant un mois pour les étudiants belges. Si la solution semble être la meilleure pour permettre au plus grand nombre de poursuivre leur apprentissage, elle continue cependant de marquer les inégalités entre les étudiants. En 2011, Renaud Maes, sociologue et enseignant réalisait une étude dans le cadre de sa thèse. Il y comparait l’impact de l’enseignement à distance sur un groupe d’étudiants très favorisés et un autre groupe fortement précarisé. Il précise au journal Le Soir: « Les très privilégiés trouvaient à la maison un environnement d’étude plus agréable que le contexte de l’université, sans la distraction des copains. A l’inverse, les étudiants en situation précaire rapportaient des problèmes d’accès au matériel, et à des lieux d’étude adaptés. Ils trouvaient donc refuge dans les bibliothèques, qui aujourd’hui,sont fermées. »

Heureusement, certains aménagements commencent à se mettre en place. Jeudi, le gouvernement bruxellois a annoncé s’être accordé sur de nouvelles mesures afin de protéger plus efficacement les tranches les plus fragiles de la population. Le gouvernement bruxellois a décidé de réduire à un mois le délais de préavis pour les étudiants koteurs. « Le locataire étudiant reste évidemment redevable du loyer durant cette période de préavis réduite. » a communiqué le gouvernement régional. Cette mesure est valable à partir du 16 mars, avec effet rétroactif. Tout préavis entamé à cette date ou à une date ultérieure sera donc reporté jusqu’à la suspension du confinement (sauf encas d’accord entre le locataire et le propriétaire). Beaucoup d’étudiants en kot s’inquiètent de la perte de revenus qu’ils subissent depuis le début de la crise sanitaire.

Du côté associatif, des solutions se dégagent aussi afin de soutenir au mieux les étudiants. L’ASEB (Association pour la Solidarité Étudiante Belge) continue d’ouvrir son épicerie sociale aux étudiants, et ce pendant toute la durée du confinement. Présente sur les campus du Solbosch, de Saint Louis et de Erasme, elle permet à tous les étudiants de bénéficier d’un panier de vivres, deux fois par semaine, pour la modique somme de 4euros. La seule condition? Présenter une carte d’étudiant. Au sein des écoles, on assure faire un maximum pour fournir un soutien matériel aux étudiants ne disposant pas d’une connexion Internet stable ou d’un ordinateur pour suivre les cours. Reste que, selon une étude menée par Renaud Maes auprès de ses étudiants, le problème principal pour ceux-ci est le manque d’espace adapté pour travailler (3/4 des réponses), les problèmes de connexion (un tiers des réponses) ou d’ordinateur pour 20% des répondants. Le Conseil des étudiants de la Haute-École Galilée commentait à ce sujet: « Le Conseil social a mis en place des mesures pour aider financièrement les étudiants les plus démunis (dans la mesure de ses maigres ressources). Il y a d’ailleurs eu un grand nombre de demandes que nous traitons de la meilleure manière possible. Si dans l’ensemble nous ne sommes pas complètement satisfaits, nous comprenons que c’est une période compliquée pour tous et nous évitons d’être excessivement vindicatifs ».

Julien Roubaud

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