Certains citoyens n'hésitent pas à mettre la main à la patte pour produire des masques.

Confection de masques: les initiatives bénévoles se multiplient

Stagiaire Le Vif

Point de tension cristallisant une grosse partie de l’attention depuis un mois, la gestion du stock de masques en n’a pas fini de faire parler d’elle. Au fur et à mesure qu’un déconfinement se profile, certains citoyens n’hésitent pas à mettre la main à la pâte afin de permettre au plus grand nombre de se munir d’un équipement de protection au plus vite. Coulisses de ces appartements qui se transforment en usines textiles.

C’est dans son appartement, reconverti depuis en ce qui ressemble à s’y méprendre à un atelier de couture, que depuis 3 semaines, Raymonde coud. Revenue avant le confinement d’un voyage à l’étranger, celle-ci se retrouve alors mise en quarantaine. Elle se rend alors compte qu’un masque va lui être indispensable dans les semaines à venir pour continuerà vivre sereinement. La quinquagénaire se lance alors dans une idée généreuse : coudre un maximum de masques possible pour protéger ceux qui en ont besoin.

Au lancement du projet, Raymonde opère seule. Armée d’un groupe Facebook créé à cet effet, elle diffuse son idée sur les réseaux sociaux et les adeptes ne tardent pas à se montrer. « Au début, je déposais les masques devant chez moi et les gens venaient se servir. Mais avec le nombre grandissant, ça devenait trop compliqué et un peu dangereux de faire se déplacer les gens jusque devant chez moi. ». Depuis, le système s’améliore et Raymonde a maintenant « recruté » plusieurs couseuses et deux livreurs. « Un jeune homme de Wavre s’est porté volontaire pour effectuer les livraisons à vélo, deux fois par semaine. » Au début, les commandes se faisaient par mail. Forcée de constater que sa boite de réception croulait sous les demandes, Raymonde met alors au point un Doodle, un petit formulaire électronique, permettant l’enregistrement des commandes. « Si on n’a pas de public cible, il est évident que nous mettons en priorité le personnel soignant ainsi que les personnes en première ligne face au virus. Évidemment, on ne refuse aucune demande. »

Pour Raymonde, le maître mot reste bénévolat. « J’ai vu que certaines personnes faisaient payer les masques qu’elles cousaient. Ça ne m’intéresse pas. Si je le fais c’est pour rendre service aux gens qui en ont besoin, par pour le profit personnel. ». Bien entendu, cette nouvelle activité engendre des coûts. Raymonde a d’abord trouvé une réponse chez l’asbl Pecheur de Lune pour lui fournir le chutes de tissus nécessaires à la confection des masques. La ville de Wavre a ensuite pris le relai afin de pouvoir continuer l’initiative en allégeant les coûts de production. Si les initiatives citoyennes comme celles-ci se multiplient depuis les dernières semaines, attention cependant à ne pas faire n’importe quoi. Le 21 mars dernier, le SPF Santé Publique publiait (NDLR: uniquement en néerlandais) un patron afin de pouvoir coudre des masques, combinaisons et bonnets de qualité. Traduit depuis en français et en allemand, le document est disponible ici.

Rappelons que ces masques ne sont pas là pour empêcher la contamination par d’autres personnes, mais bien pour vous empêcher de contaminer à votre tour. Pour un masque d’une qualité supérieure, on préconisera une couche en plus faite avec un filtre à café ou encore une serviette antistatique. En attendant la fin du confinement, la machine à coudre risque de continuer à chauffer chez Raymonde, qui a depuis mis les petits-enfants au travail. « Si je dois retenir une chose de toute cette crise, je vais choisir de retenir les belles personnes et la solidarité que j’ai vu se mettre en place pour combattre cette crasse. »

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