© IMage Globe

Conclave budgétaire : les tensions subsistent

Les négociateurs du budget ont repris leurs travaux ce matin vers 10h15 à la présidence de la Chambre. La nuit n’a visiblement pas porté conseil aux négociateurs.

Objectif des discussions: trouver 11,3 milliards pour boucler un budget greffé de 2,8% de déficit. On a appris que vendredi le formateur Elio Di Rupo a présenté trois documents concernant d’une part le budget 2012, mais également des éléments relatifs à 2013 et 2014. Il y a également des mesures structurelles concernant le marché du travail et les pensions.

Les premiers arrivés ont été les présidents de parti libéraux, Charles Michel (MR) et Alexander De Croo (Open Vld) qui se sont refusés à tout commentaire.

Dans son édition de samedi, le quotidien financier De Tijd a fait état de l’accueil froid que l’Open Vld a réservé aux propositions d’Elio Di Rupo. Trop de recettes nouvelles, et pas assez d’effort sur les dépenses, ressort-il schématiquement de la position défendue par l’Open Vld.

A leur arrivée ce matin, les socialistes francophones et flamands ont été les plus prolixes, ne niant pas les difficultés qu’il y aurait à s’accorder sur les moyens de trouver 11,3 milliards d’euros.

Des propositions « impartiales »

Le ministre de l’Energie Paul Magnette (PS) a estimé que le formateur avait fait des propositions « impartiales » avec des aspects également « douloureux pour les socialistes ». S’il prévoit de réduire le coût des intérêts notionnels, il touche aussi aux dépenses sociales, a-t-il commenté.

Pour la Vice-première ministre socialiste Laurette Onkelinx, l’approche d’Elio Di Rupo est calquée sur celle des gouvernements Verhofstadt et Leterme.

Le président du cdH Benoît Lutgen a insisté sur le facteur temps qui accroît la pression sur les négociateurs. Le cdH ne souhaite pas que l’on touche aux titres-service, a-t-il dit.

Johan Vande Lanotte (sp.a) n’a pas caché que le point de vue de la Commission européenne sur les salaires en Belgique ne simplifiait pas la tâche des négociateurs. Il a jugé que cela signifiait que le gouvernement sortant « avec les libéraux » n’a pas fait son travail.

Il n’a pas caché que le point de vue de la Commission européenne sur les salaires en Belgique ne simplifiait pas la tâche des négociateurs.

Cela signifie en tout cas que le gouvernement sortant « avec les libéraux » n’a pas fait son travail, a-t-il jugé. Le ténor du sp.a a par ailleurs estimé qu’il fallait veiller à ce que les gens qui travaillent ne soient pas davantage taxés.

Les propositions du formateur

De source proche des négociateurs, on précise que le document présente des mesures nouvelles de soutien aux petits et moyens salaires, aux PME et à la création d’emploi. Il s’agirait de déplacer la fiscalité sur le travail vers la fiscalité sur le capital.

Pour 2012, le document évoque des économies de dépenses pour 34%, une augmentation des recettes représentant 34%, d’autres récupérations (sur les intérêts notionnels par exemple) de 30% et de 2% sur les charges d’intérêt.

Le même schema, pour 2013, prévoit 37% pour les dépenses, 32% pour les recettes, 28% pour les autres recettes et 4% pour les charges d’intérêt. Pour 2014, on passe respectivement à 39% sur les dépenses, 28% sur les recettes, 28% sur les recettes « autres » et 5% sur les charges d’intérêt.

Le texte propose aussi des réformes structurelles socio-économiques de deux types, portant respectivement sur la réforme du marché de l’emploi et sur celle du système de pensions. L’épure du formateur contient une épure budgétaire pluriannuelle chiffrée concernant 2012-2013 et 2014.

Le vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire